Flash info
Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Programmes A Tout doc
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Les collèges Lelorgne de Savigny à Provins et le collège du Montois à Donnemarie-Dontilly sont inscrits cette année. Le 30 janvier dernier, la journée est entrée directement dans le vif du sujet, à savoir les présentations critiques des films par Laurence Garret et Nicolas Hans-Martin, documentaristes de l'association Addoc, Pour travailler sur la notion de documentaire ou sa définition par rapport aux autres genres (fiction, reportage, etc) et obtenir une filmographie de titres pour illustrer ce qu'est le documentaire, rendez-vous sur la page de la formation A Tout Doc collèges de l'année dernière.
Le Nan Shui Bei Diao - littéralement Sud Eau Nord Déplacer - est le plus gros projet de transfert d'eau au monde, entre le sud et le nord de la Chine. Sur les traces de ce chantier colossal, le film dresse la cartographie mouvementée d'un territoire d'ingénieur où le ciment bat les plaines, les fleuves quittent leur lit, les déserts deviennent forêts, où peu à peu des voix s'élèvent, réclamant justice et droit à la parole. Tandis que la matière se décompose et que les individus s'alarment, un paysage de science-fiction, contre nature, se recompose.
Les plans fixes bien léchés, presque photographiques, c’est quelque-chose qui m’attire et m’est venu par l’impossibilité de faire autrement. J’étais confronté à une nécessité de recul, parce que l’espace était très vaste, donc j’ai naturellement pris de la distance pour avoir des vues d’ensemble. À cela s’ajoutait la difficulté de parler aux gens, en tant qu’étranger. Ils étaient assez méfiants. J’ai donc préféré rester en retrait. Jusqu’où peut-on aller avec l’image seule pour raconter un projet de ce type ? Mais petit à petit, je suis passé d’un état des lieux du terrain, tel que je le voyais, à des rencontres.
Antoine Boutet
Être sensible aux indications données par les premières minutes du film
Spartacus, jeune Rom de treize ans, et sa sœur Cassandra, dix ans, sont recueillis dans le chapiteau-squat de Camille, une drôle de fée trapéziste qui prend soin d'eux, leur offre un toit et leur montre le chemin de l'école. Mais le cœur des enfants est déchiré entre l'avenir qui s'offre à eux et leurs parents, qui vivent encore dans la rue.
Spartacus & Cassandra a donc, naturellement, pris la forme d’un conte. D’un conte qui serait aussi un anti-conte ou un conte inversé : il ne s’agirait pas pour eux de sauver leurs parents, tâche qu’ils tentaient déjà d’accomplir, mais de se sauver eux-mêmes. (...) Camille les accompagne comme une (..) marraine dont la présence reste relativement mystérieuse tout au long du film. On ne saura jamais véritablement d’où elle vient ni ce que sont ses intentions profondes. C’est toujours à travers les questionnements des enfants, leurs inquiétudes, leur amour, qu’elle nous apparaît. Cet angle mort, ce point aveugle, était absolument nécessaire à la construction du conte : au fond, ce sont les enfants qui décident du sort de Camille et de la place qu’elle va prendre dans leur vie. Ils peuvent à tout moment, faire le choix de ne pas la suivre, de refuser son aide. Comme dans les contes, la fée - ou plus souvent la sorcière - est un personnage ambigu, dont les protagonistes se méfient car elle peut les faire tomber dans un malheur plus grand s’ils échouent à l’épreuve qu’elle propose.
Ioanis Nuguet
Remarques suscitées par le film
Anthony habite une petite ville portuaire au bord de la méditerranée. À l’école il apprend à réparer des bateaux, et avec ses copains il vit mille aventures et petites histoires. Le problème d’Anthony, c’est qu’il parle trop, qu’il bouge trop, qu’il se bat trop aussi. À l’approche de ses 18 ans et de l’examen du CAP, ses professeurs lui demandent de grandir, de devenir adulte. "Changer, c’est difficile" leur rétorque‐il. Pourtant, cet été le jeune homme a découvert quelque chose à propos de lui‐même : sous l’eau, il est différent.
Le désir d’Anthony incarnait quelque chose de très fort pour moi: Au delà d’un projet professionnel concret, il avait trouvé quelque chose qui l’apaisait, qui correspondait à sa nature profonde. Plus encore, il porte en lui (...) la possibilité de quelque chose de l’ordre de l’aventure et du merveilleux dans la vie adulte. Les étapes initiatiques de l’apprentissage de la plongée ont guidé la réalisation du film et j’ai cherché à saisir le caractère extraordinaire de ce qui s’ouvrait à Anthony alors qu’il avait 17 ans.
Jean-Baptiste Mees
Être sensible aux indications données par les premières minutes du film
Le cinéma documentaire est avant tout... du cinéma !
Plan : unité narrative
Séquence : une suite de plans
Montage : l'écriture, le langage du cinéma
Le cœur du documentaire est la relation entre le filmeur et le filmé : chaque film en parle, à sa manière.
Un film est un mélange de narration (quelle histoire on veut raconter) et de dramaturgie (comment on la raconte), par des choix de cadre, de musique, de distance, etc
Le cinéma documentaire change les personnes qui sont filmées, par la possibilité qui leur est offerte de s'exprimer, et aussi celles qui filment, qui sortent transformées de l'expérience comme on est transformés par une rencontre.
Le cinéaste doit tenir sa place de cinéaste face aux personnes qu'il filme. Il doit montrer ce qu'il doit, pas obéir aux personnes qu'il filme. Garder sa place permet aux choses d'advenir car le film en train de se faire rend les choses possibles.
Séquencer les extraits en racontant le film : regarder les 5-8 premières minutes des films pour en montrer les enjeux.
passer 2 ou 3 autres extraits pour illustrer le déroulement de l'histoire et montrer comment se déploie la narration : l'occasion est créée pour échanger, discuter.
Visionner le début ensemble est important pour déclencher des envies et travailler sur les attentes du spectateur. Visionner le film dans son entier (longtemps) après permet de travailler sur l'écart entre les attentes et le film. Laisser passer du temps entre le première présentation et le visionnage laisse le temps au film de travailler et d'infuser dans l'esprit des élèves.
C'est l'occasion de revenir sur ce que c'est d'être un spectateur et d'avoir des attentes (déçues ou non) face à un film. Cela créé de l'activité et éloigne la passivité de la réception du spectateur.
Le film documentaire est un bon médium d'écriture : le spectateur est là aussi actif. Travailler sur les attentes déçues, c'est raviver sa capacité à rêver, interroger chacun sur son rapport intime et personnel au sujet évoqué.
Se faire confiance et faire confiance au public ! Tout spectateur, même sans connaissance cinématographique, a ressenti quelque chose face à un film. Chacun est libre de ses interprétations, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse en cinéma. Le débat qui suit le visionnage d'un film ou la rencontre avec son réalisateur est davantage un lien entre le spectateur et le film. Si le film est bon, il est porteur de toutes les questions, et de toutes les solutions en même temps. Plus il est riche, plus les interprétations possibles sont nombreuses. La seule mission du médiateur est de veiller à ce que le débat porte aussi sur la forme, et ne soit pas ramené au seul fond.
Pour parler d'un film, il faut donc faire confiance à ses sensations de spectateur, à son état du moment. Pour être à l'aise, il est préférable d'avoir vu le film plusieurs fois, et de l'apprécier : on parle toujours mieux des films qu'on aime. Pour lancer un débat on peut mémoriser les premières images du film. Aucun choix n'étant anodin, se demander pourquoi un film qui commence sur tel type d'images peut enclencher une réflexion. On peut également mémoriser les séquences qu'on a appréciées pour pouvoir les retranscrire au public et partager des impressions. On peut préparer la séance en réfléchissant aux liens qui existent souvent entre les premières et les dernières images du film. Créer des passerelles avec d'autres films qu'on connaît bien et qu'on apprécie peut se révéler intéressant. Et parfois, les scènes les plus difficiles à appréhender se révèlent porteuses de sens et d'intérêt et suscitent les débats les plus riches.
A vous de jouer !
L’enjeu est de développer chez les jeunes l’analyse et la critique de l’image et de les sensibiliser au cinéma documentaire à partir de 4 films sélectionnés par Addoc et la MD77 . Le dispositif s'adresse à 4 classes par collège. Il se décline en 3 temps :