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Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Carnets de lecture
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Au quotidien, on le sait, les lecteurs se font rares. Je croise régulièrement des gens qui parcourent des journaux gratuits, des tablettes, parfois même des livres, dans les trains ou ailleurs, mais ceux-là me donnent l’impression de lire faute de mieux, de lire pour passer le temps. Il n’émane pas d’eux cette douce concentration, proche de la rêverie qui enveloppe un lecteur. Je ne critique pas. C’est ainsi. A l’heure où la distraction est reine, je ne boude pas le fait que la lecture fasse encore office de divertissement !
Il y a quelques jours, je rentrais en RER et j’étais au milieu de ces gens qui lisent sur écrans, noués au fil de leur téléphone portable. Certains mâchouillaient, d’autres écoutaient de la musique, d’autres semblaient tout simplement épuisés. Le RER n’est pas l’endroit le plus enthousiasmant du monde. Il est sale. Les toilettes sont infréquentables, les vitres opaques, les temps d’attente et de stress, incalculables. Il y règne une odeur caractéristique de confinement, odeur délicieuse comparée à celle aux relents « champignons mêlés d’urine » qui imprègne les gares souterraines. Le RER est malgré tout cela un luxueux moyen de transport comme en témoigne son prix : un aller-retour m’est facturé plus de 10 euros. Je me demande pourquoi les Français et surtout les collectivités françaises prennent si peu soin de ce service public à l’heure des embouteillages, de la pollution, des énergies qui s’épuisent. Par conviction, je paie et prends le RER quoiqu’il m’en coûte tant j’espère un jour qu’il aura belle allure et sentira le propre, ressemblant enfin à un petit train suisse. On peut toujours rêver !
Je devais en être là de mes lamentations intérieures quand un homme vint s’asseoir. A première vue, il était banal : imperméable beige et sac à dos de même couleur... tenue du « passe inaperçu ». Il a fouillé dans son sac. Je m’attendais à voir surgir l’incontournable portable et pour la première fois, depuis mes très nombreux trajets en RER, je vois un volume de la Pléiade prendre place. Au passage, je vole du regard deux titres : Nuit et jour et La chambre de Jacob. Incroyable, là, à côté de moi, dans cet espace dégradé, voyageait Virginia Woolf. Le plus incroyable est que l’homme ne se contentait pas de transporter un pléiade dans son sac, il se mit à le lire ! Mon coeur de lectrice a tressailli et le RER s’est parfumé de poésie. C’est puéril, anecdotique, ridicule, j’en conviens. Certains diront même malsain et élitiste. Soit ! Il n’en demeure pas moins qu’une vague de bonne humeur s’est engouffrée en moi. Le dernier des Mohicans voyageait à mes côtés dans une rame de RER, et je me sentais plus que jamais mohicane. J’ai tenu secrète notre union soudaine pour ne pas troubler sa lecture.
A la gare, j’ai retrouvé ma bicyclette. Il faisait presque nuit. J’aime le soir automnal qui tombe tôt et offre des heures sombres, idéales, appelant le vice impuni de la lecture...Tout en pédalant, je me suis mise à énumérer la liste des petits signes qui m’avaient cette semaine accordé le même plaisir que cette rencontre du Mohican, comme :
La vie de lectrice est ainsi parsemée d’indices réjouissants, il suffit de les débusquer et les collectionner pour qu’un trajet en RER et à vélo passe à la vitesse de l’éclair !