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La notion de bien commun
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Dans nos sociétés de la sur-information et de la vitesse, il semble parfois utile de se poser et de se demander où est le bien commun. A quelles informations avons-nous vraiment accès, comment et avec qui la partageons-nous ? Quelles informations sur la santé, le monde, sont-elles en accès gratuit ?
La bibliothèque demeure un lieu de partage du savoir et d’accès libre et gratuit. Comment valoriser auprès du public ces lieux de lecture publique pour qu’ils deviennent des communs et fassent cause commune avec les usagers ?
La Médiathèque départementale invite les bibliothécaires lors des trois prochains ateliers du mardi à expérimenter trois manières de partager du savoir et de faire cause commune :
- Le mardi 6 mars : partager une initiation à la langue des signes. La médiathèque devient alors lieu d’accueil d’un savoir. Lors de cet atelier, les participants tenteront de signer et de découvrir une langue. Faire cause commune en lecture publique, ce peut-être en effet de s’ouvrir à l’autre, de lui laisser un espace.
- Le mardi 3 avril : faire cause commune contre la fracture numérique secondaire est un autre axe à développer en médiathèque. Comment accompagner les publics dans l’utilisation des nouveaux outils numériques ? Cet atelier animé par Casimir de Wheeldo, aidera chacun à découvrir comment le stylo 3D peut faire partie des collections.
- Le mardi 10 avril : nous débattrons de la notion de bien commun avec l’essayiste et éditeur Philippe Aigrain.
Une partie de l’inspiration de la coalition des biens communs provient du mouvement pour les commons aux Etats-Unis. Dans le domaine des communs physiques, l’école d’Elinor Ostrom a joué un rôle clé en montrant que leur gouvernance par des communautés d’usagers et de contributeurs pouvait préserver et maintenir les communs.
Dans le champ des biens communs d’information et de connaissances, James Boyle a dès 1997 émis l’hypothèse dans son article Environmentalism for the Net que la reconnaissance des nouveaux domaines publics pouvait restructurer le champ politique comme l’environnementalisme l’avait fait dans les années 1970. David Bollier a travaillé à construire une coalition des communs depuis son livre Silent Theft de 2002. Knowledge Ecology International (anciennement Consumer Project on Technology) joue un rôle clé dans la fédération des acteurs internationaux des communs informationnels et de l’accès à la santé, notamment à travers le Transatlantic Consumer Dialogue. Creative Commons joue également un rôle juridique et de fédérations de communautés dans les domaines culturel et scientifique.
Le mouvement pour les communs est particulièrement dynamique dans des pays du Sud : en Inde, au Brésil, et récemment, le nouveau gouvernement de l’Equateur a développé des propositions de gestion à travers des fonds internationaux des biens communs de l’environnement et des droits des peuples indigènes. - En savoir + : Mouvement des biens communs
Il semble qu’il existe beaucoup de pistes à exploiter pour créer du commun et la bibliothèque est un terrain propice à ce type d’expérience. Du côté du partage du savoir, le champ est large. Il suffit parfois d’écouter les lecteurs et de les inviter à débattre dans le module Kit Débat, prévu à cet effet. Qu’avons-nous aujourd’hui envie de mettre en commun et de défendre comme biens communs peut être une première question à poser et à résoudre ensemble. La lecture publique peut devenir un nouveau lieu pour ces réappropriations. Le défi est stimulant.
Bibliographie
- Répondons présent ! 120 propositions pour une société solidaire / Agnès Willaume. Editions de l'atelier, 2017
- Prospérité sans croissance : les fondations pour l'économie de demain / Tim Jackson. De Boeck, 2017
- Oasis, un nouveau mode de vie : autonomie, partage et convivialité / Hors-série Kaizen
- Cause commune : l'information entre bien commun et propriété / Philippe Aigrain. Fayard, 2005