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Kamishibaï, histoire et pratique du petit théâtre d'images

L'art de raconter des histoires venu du Pays du soleil levant.
Information

Présent dans de nombreux pays du monde, le kamishibaï a su conquérir les bibliothèques, écoles et crèches. En France, si quelques éditeurs se sont emparés de cette nouvelle forme de contage, son origine est ancrée dans la culture japonaise.

Un peu d'histoire

Remontons aux sources de l'illustration traditionnelle japonaise, et notons deux œuvres majeures qui vont marquer son évolution :

Rouleaux célèbres pour leurs scènes comiques faisant intervenir des animaux. Des grenouilles côtoient des singes et des lapins reprenant des poses humaines. C'est l’un des premiers exemples de narration horizontale continue.

Œuvre majeure de la littérature japonaise, elle a notamment été illustrée par des vues particulièrement innovantes où l’on peut voir l’intérieur du bâtiment grâce à un toit tronqué.

La Tradition de représentation de rue

Les japonais appréciaient les représentations de théâtre d’ombres, ou de nosoki karakuri, grande boite fermée où sont projetées des images agrandies par des lentilles. Très populaire au XVIIème siècle, ce système permettait à plusieurs spectateurs de regarder par un occulus le diaporama, mis en voix par un conteur ou chanteur.

Ce sont les années 1930 qui ont vu émerger une nouvelle forme de communication par l’image : le kamishibaï. En pleine dépression économique, nombreux sont les petits commerçants japonais à faire appel à ce petit théâtre pour fidéliser leur clientèle. Pour le vendeur ambulant sur un vélo, le kamishibaï permettait de créer un attroupement et d’attirer de jeunes clients amateurs de friandises.

Sous forme de feuilleton, avec de grandes images très simples et des histoires percutantes de superhéros, le kamishibaï séduit.

On apprécie le phénomène de groupe qu’il provoque, l’interaction avec le public. Comme dans le théâtre de Guignols, le spectateur est actif et est régulièrement invité à interpeller les personnages.

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Histoire du Kamashibaï

Un outil éducatif

Dans les années 40, le kamishibaï fait son entrée dans les écoles japonaises et devient un support pédagogique important. Il permet d’aborder des thématiques comme la politesse, la religion.

Le kamishibaï connaitra des heures plus sombres puisque son pouvoir sur les foules va conduire le gouvernement japonais à utiliser ce moyen d’action dans de très nombreuses œuvres de propagande guerrière.

Suivra une période de flottement, le kamishibaï de rue est alors considéré comme vulgaire, il disparait, remplacé par la télé et la radio.

Dans les années 80, le kamishibaï est à nouveau revenu dans les écoles, les crèches et les bibliothèques du monde entier. Trop souvent le seul fruit d’une adaptation d’album existant, les kamishibaï de qualité sont des histoires ou leur adaptation spécialement pensées pour la lecture très particulière du kamishibaï.

Auteurs japonais

Noriko Matsui

Deux grands auteurs japonais de kamishibaï pour enfants :

  • Noriko Matsui (photo)
  • Seiichi Horiuchi

En pratique

Matériel nécessaire

  • un théâtre de bois qui s’ouvre et se ferme avec 3 volets (le butaï)
  • une histoire en planches illustrées qui comportent le texte au dos (kamishibaï)
  • des claves de bois à section carrée (hyôshigi).

Procédure

On aura préalablement recouvert la table sur laquelle on pose le castelet d’un tissu noir et privilégié un fonds neutre pour une meilleure lisibilité.

Le lecteur de kamishibaï se tient à la droite du castelet de manière à pouvoir lire le texte au dos des planches rangées dans un ordre précis, pour que le public puisse le voir et l’entendre distinctement. Le texte est accompagné d’indications de jeu pour mieux tenir le public en haleine.

Pour commencer, les hyôshigi (claves de bois) sont heurtés d’abord lentement, puis de plus en plus vite… La séance de kamishibaï peut commencer !

Comment raconter un kamishibaï ?

Les bonnes histoires privilégient l’imaginaire et l’ouverture sur le monde. Elles se distinguent par la fluidité de lecture, les moments de suspense, les jeux de superposition d’images et de mouvement qui font apparaitre l’image suivante.
Les spectateurs sont interpellés, amenés à participer. Il est important de créer une complicité avec le public, le « kyokan », l’empathie de groupe, en partageant des sentiments amplifiés par le narrateur.

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