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Médiathèques lieux d’art

Retour sur la formation Médiathèques lieux d’art, animée par Fabienne Aumont en janvier 2022.

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Cette formation avait d’abord pour but de faire connaître et valoriser l’art, au sens pur, les fameux 700 de la classification Dewey : toucher du doigt leur diversité, oser mettre en avant ces Beaux-livres que l’on ne sait pas toujours exploiter. Lors de la deuxième journée, nous avons abordé la valorisation de ces collections.

La sensibilisation à l’art, une mission majeure des bibliothèques

Permettre aux publics d’accéder à la création contemporaine représente un des enjeux des bibliothèques. Développer le sens du patrimoine culturel, le goût des arts, fournir à chaque personne les moyens d'évoluer de manière créative font partie des missions clés répertoriées dans le Manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque publique (1994). La Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle (2001) encourage, de son côté, le pluralisme culturel.

Autant de valeurs que le fonds arts permet de servir.

C’est quoi l’art ?

Les fameux 700 de la classification Dewey regroupent une grande diversité de disciplines : l’architecture, l’urbanisme, l’art du paysage, la sculpture, la céramique, le dessin, les arts décoratifs, l’art et l’artisanat des textiles, la peinture, la gravure, les estampes, la photographie.

Il est difficile de promouvoir ces fonds sans avoir un bagage de connaissances, disons au moins une curiosité pour l’histoire de l’art et la diversité de ses formes d’expression.

Nous savons promouvoir l’art à travers les albums, les livres et jeux d’artistes, les jeux vidéo, la bande dessinée, mais, étrangement, nous sommes parfois moins à l’aise avec les livres qui traitent de l’art. Que peut-on faire pour ce fonds ?

L’art, l’art, l’art

Déjà, posons-nous la question de l’emplacement de ces collections dans la bibliothèque ou le CDI. S’il faut traverser tout l’établissement pour trouver le fonds art, sans aucune signalétique, avec un mobilier dénué de bacs, l’absence d’espace de valorisation physique, et dans un recoin obscur connu seulement des habitués, avouons qu’on ne part pas gagnant.

Intégrer les collections arts, c’est leur donner une place à part entière. Valoriser un livre d’art, cela peut aussi être donner à toucher de la matière ou donner à voir un accessoire (pinceau, etc.).

Nous venons de le voir, l’art est partout dans nos collections. Alors pourquoi, lorsque nous valorisons un imagier de Claire Dé, ne pas proposer aussi une sélection de documents sur la photographie, ou sur des artistes dont l’expression artistique est proche de celle de Claire Dé ?

Construire un atelier d’éveil à l’art en bibliothèque

Nous développons chacun dans nos établissements un matériel de médiation conséquent : tapis narratifs, micro-folie, artothèque, ateliers créatifs, etc.

Tout cela est d’une grande richesse mais ne doit pas se faire sans une étape préalable : la contemplation.

Un peu comme on ouvrirait un album sans texte, il est tout à fait possible de proposer, lors d’un atelier d’éveil à l’art (quel que soit l’âge du public) d’ouvrir un livre d’art et de laisser les usagers se perdre dans la contemplation des œuvres reproduites. Le silence, coupé seulement par le bruit de la page qui se tourne, peut sembler être une épreuve pour le médiateur qui craint de ne rien proposer ou si peu, pourtant c’est un moment rare de « temps suspendu » qu’il offre à ses publics. Regarder, toucher, sentir, discuter, échanger.

Exposer, prêter des œuvres, inventer des formes originales de valorisation

A l’occasion de ce stage, nous avons échangé beaucoup d’informations pour finir par constater qu’il y a déjà un savoir-faire énorme pour imaginer de véritables univers autour des collections, pour étonner les usagers, les amuser et aiguiser leur curiosité.

Nous manquons finalement essentiellement de temps de partage de ces connaissances pour se nourrir les uns des autres et c’est ce que ce stage a permis.

Il resterait aussi à développer un répertoire des artistes plasticiens Seine-et-Marnais, qui pourrait être alimenté par chaque bibliothèque recevant un artiste local. C’est un travail que nous nous sommes amusées à commencer pendant le stage et, là encore, la matière était d’une incroyable richesse.

Les médiathèques, œuvres d’art elles-mêmes

Par son architecture, son choix de mobilier, la réalisation d’une fresque intérieure ou extérieure, le bâtiment lui-même peut servir à valoriser l’art contemporain.

Pour conclure, ajoutons que la présence de l’art en Seine-et-Marne ne cesse de s’affirmer : Le Campus International des Arts, en création sur le domaine du Château de Fontainebleau (ouverture prévue en 2024), constituera le premier écosystème créatif interdisciplinaire et interculturel pour apprendre, expérimenter, performer, créer et innover, ensemble.
A Montereau (terre de la céramique), la Halle Bernier va devenir un centre artistique unique en France, transformée prochainement en un centre d'art contemporain dédié aux nouvelles technologies du son et de l'image.
Et puis n’oublions pas, qu’historiquement, la Seine-et-Marne fut aussi le lieu d’expression de nombreux peintres impressionnistes.

 
 

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