Flash info
Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Programmes A Tout doc, Zoom sur Itinéraires jeunesse collèges
Créé le:
La formation « A tout Doc » fait partie des dispositifs culturels proposés par le Département pour valoriser le cinéma documentaire. Elle est proposée aux collèges dont le CDI bénéficie d’une dotation de livres par le Département, et aux bibliothèques, engagées notamment dans le mois du film documentaire.
Les films présentés cette année :
Louis dans la vie, de Marion Gervais,
En terrain libre, de Corinne Sullivan, Delphine Moreau et Marie Famulicki,
Bovines, d'Emmanuel Gras,
Adolescentes, de Sébastien Lifshitz.
En 2022, le collège Madeleine Renaud de Serris s'est engagé dans ce dispositif, rejoint par le collège des Aunes à Combs-la-Ville. Les bibliothèques de Brunoy, Champs-sur-Marne, Saint-Germain-Laval, Brie-comte Robert, Villiers-sous-Grez, Melun, Combs-la-Ville, Vaires-sur-Marne, Le Mée-sur-Seine, Chailly-en-Bière et Moret Loing et Orvanne étaient également présentes. Ces films pourront être proposés pour la programmation du Mois du film documentaire en novembre 2022.
La journée du 25 janvier dernier, animée par Marie de Buscher et Nicolas Hans-Martin, documentaristes de l'association Addoc, a permis de découvrir la sélection avec des présentations critiques des films illustrées d’extraits.
Pour plus d’éléments sur le documentaire et pour d’autres idées de films à montrer aux collégiens : voir les pages de formations des années précédentes.
Les 4 films de la sélection 2022 abordent les thèmes de l'adolescence, du passage à l'âge adulte, du genre, du rapport au corps et du rapport au monde animal.
Quelques rappels :
Synopsis
Louis a 18 ans. 18 ans pendant toute une année. Il se fraye une route dans sa toute jeune vie d’adulte. Sortir de son statut d’ado marqué par la petite délinquance et choisir, autant qu’il le peut, l’entrée dans sa vie. Du côté des possibles il y a Héloïse, son amoureuse, la recherche d’un appartement, le CAP et du surf sur l’océan pour reprendre son souffle. S’éloigner de la brutalité du monde. Côté sombre, une façon d’en découdre. La juge et son employeur l’ont à l’œil. Mais Louis est particulier. C’est une belle personne. Se dessine un jeune homme plein d’espoir et de ressources qui refuse « de courber l’échine ». Un enfant du XXIème siècle. Comment être apprenti à Saint-Maclou et fou de liberté ?
« Je me retrouve dans sa quête éperdue d’intensité. »
Marion Gervais
Autodidacte, ce sont ses voyages, ses expériences, ses rencontres, et sa quête de liberté qui l’ont construites. L’ambition sociale et une vie dans les clous lui sont apparues très jeune comme vaines. Faire ce qu’elle voulait et inventer sa vie, « c’était tout ce que je cherchais ». À 18 ans, par une rencontre fortuite avec Michel Denisot, elle devient son assistante pour l’émission « La grande famille ». Puis, elle a été directrice de casting sauvage, c’est-à-dire qu’elle cherchait les personnages des films dans la rue. Elle a travaillé entre autres pour Bruno Podalydès, Manuel Pradal, Chantal Ackerman, Julian Schnabel, Bernie Bonvoisin… Marion Gervais a appris les bases du cinéma documentaire, dit du réel, aux Ateliers Varan, où elle a réalisé un 26 minutes, La bougie n’est pas faite de cire mais de flammes, le portrait de Cassandra, une enfant Rom qui navigue avec sa famille entre squat et rue, entre poésie de l’enfance et cauchemar. Puis elle réalise un film d’une heure, Anaïs s’en-va-t-en guerre, qui a connu un grand succès sur le web. Et puis une websérie, La bande du skate park, et avec les mêmes personnages, un 52 minutes, La belle vie. Ces trois films sont produits par Juliette Guigon et Patrick Winocour de Quark productions. C’est toujours avec ces mêmes producteurs qu’elle a réalisé son dernier film, Louis dans la vie.
2019 : Louis dans la vie (1h15)
2016 : La Belle Vie (58min)
2014 : Anaïs s'en va-t-en guerre (46 min)
2008 : La bougie n'est pas faite de cire mais de flammes (22 min)
« Il nous questionne tous : c'est quoi choisir sa vie ? c'est quoi la subir ? »
Marion Gervais
Dispositif de cinéma direct : il colle au réel, il ne fictionne pas. Notion de caméra participante (Jean Rouch). La réalisatrice filme ce jeune adolescent qu'elle connaît bien. Cela permet d’aller au plus près de l’intimité. Première rencontre avec lui lors de son film La Belle vie, Louis appartenait au groupe de skaters filmés.
Questions du désir d'être filmé et du désir de filmer, pas de contrat entre la réalisatrice et Louis, d'où fragilité de la relation et du bouclage du film. Elle dévoile Louis dans son évolution, quelle qu'en soit l'issue et quelle que soit l'issue de son projet documentaire.
En parallèle scène de surf cette fois-ci à la surface, Louis a pris de l'aisance et sort peu à peu des profondeurs.
Comme dans la scène d'ouverture, la musique illustre la scène, là sur le thème du surf, on parle alors de musique extra diégétique car elle ajoutée, elle ne fait pas partie de la scène.
Faire du cinéma, c'est imager le réel, et pour Gaston Bachelard « l'imaginaire, c'est hausser le réel d'un ton »
Synopsis
Elles ont entre 15 et 20 ans, elles font partie de l’équipe de foot du Red Star de Saint Ouen. Nous suivons la partie qui se joue dans les tribunes, les vestiaires, les couloirs : celle de ces jeunes filles qui, du terrain de foot à leurs quartiers, cherchent leur place en tant que femmes. Elles jouent, chantent et mettent en scène leur trajectoire de “garçons manqués” et se racontent avec toute la liberté frondeuse qu’elles ont su conquérir.
« Il y a eu un moment où un de mes frères m'a mis un coup de pression : il m'a dit qu'il allait jeter tous mes joggings, qu'il allait jeter toutes mes chaussures de garçon. Un jour il l’a fait. Je les ai rachetés. Et j'ai continué à être garçon-manqué. Mais à certains moments ça m'arrive : je me lève le matin et je me dis je veux être une fille. Donc, du coup je vais mettre un jean, je vais bien me coiffer etc. Sinon c'est chignon, jogging, et on va à l'école. C'est beau à voir, mais ça prend du temps d'être une femme. »
Djihan
Au départ, elles sont un groupe de réalisatrices de documentaires ayant en commun un désir de collectif, de partage de leur passion avec le plus grand nombre. Depuis une douzaine d’années, parallèlement à leurs projets individuels, elles proposent aux habitants de Seine-Saint-Denis – particulièrement aux femmes de ces territoires – de participer à des ateliers de créations cinématographiques. Cela leur semble d’autant plus important que dans les médias, les filles et les femmes des banlieues sont très absentes. Lorsqu’elles ont voulu mettre en lumière le sport, il y a deux ans, elles ont remarqué l’absence de filles dans les espaces sportifs publics…. Des petites filles, oui, mais des adolescentes, non. Depuis maintenant trois ans, le Red Star a créé une équipe féminine senior. C’est en allant à la rencontre de ces joueuses que Marie Famulicky, Delphine Moreau et Corinne Sullivan ont imaginé leur film : « Contrairement à la plupart des filles des quartiers, elles n’ont jamais cessé de jouer au foot sur les « city », ces espaces sportifs plus ou moins informels que l’on trouve en bas des tours. Il nous est apparu qu’il y avait là une sorte d’engagement, de courage, et d’affirmation de leur liberté », notent les réalisatrices
Corinne Sullivan
2021 : En terrain libre (52min)
2014 : Mutso, l'arrière-pays (50min)
Delphine Moreau
2021 : En terrain libre (52min)
2013 : Les Gens du sucre (52min)
2010 : Marmites Khmères (24min)
2010 : Saisons forestières
2009 : Société des arbres (52min)
Marie Famulicki
2021 : En terrain libre (52min)
2015 : Hypersensibilité aérienne (53min)
2014 : La Fille et le Fleuve
2012 : Le Fleuve Seine
2004 : La Sérénité sans carburant (52min)
1999 : Hassane (18min)
« Je suis rebelle. J'assume. Moi je suis rebelle parce qu'il y a trop de préjugés. Mes frères, ils ont le droit de faire du foot, mais pas moi. Pourquoi ? Je ne sais pas. C'est difficile de faire comprendre à un parent, à une mère que c'est ce qu’on a envie de faire. »
Carla
Contexte du film :
* ateliers d'écriture avec des jeunes joueuses sur la question des femmes et du sport
* club filmé : le Red Star de Saint-Ouen récemment ouvert aux joueuses, identité forte en région parisienne // infrastructure du stade en péril car son état se dégrade
Thématiques du film :
* question du genre tout au long du film : c'est quoi une femme qui joue au foot ? C'est quoi être féminine ? Est-on un « garçon manqué » si on joue au football ?
* question du collectif : film réalisé par un collectif de 3 réalisatrices qui filme un groupe de jeunes joueuses de football
Forme du film :
* cinéma direct principalement // mise en scène de la parole (comédie musicale) // interview (connivence entre les réalisatrices et les personnages filmés)
* musique du film créée par un musicien professionnel, Filippo Fabri. Il a encadré, avec les 3 réalisatrices, les ateliers de de création des paroles des chansons.
* procédé d'animation avec effets visuels (par exemple les étincelles des crampons qui s'entrechoquent lors de la scène d'ouverture)
* beaucoup de plans, donne du rythme
* filme un collectif de femmes, la musique, annonce une grande épopée
* thèmes : féminité, genre, passion du football, quête d'émancipation, immigration
* rythme accéléré car il va falloir se battre (crampons qui s'entrechoquent)
* moments collectifs et plus individuels, forme d'identification possible, chaque individualité va développer une thématique.
La problématique du foot qui devient féminin est bien illustrée par cette scène qui montre comment les joueuses prennent leur place dans le milieu, à petits pas, et trouvent leur place au fur et à mesure.
Film réalisé avec 2 caméras, permet des changements de valeur de plan au cours d’une même scène. Esthétique moderne.
Ressource complémentaire : BD La Saison des roses de Chloé Wary, qui suit équipe de foot féminine du 93
Synopsis
Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage. Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches ? S’est-on demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ? Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ? À quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ? Mais, au fait, pensent-elles ? Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, Bovines raconte la vie des vaches, la vraie.
« Ce qui me plaît, c'est de filmer le réel et de le rendre abstrait. Pas seulement pour l'abstraction en elle-même, mais parce que je pense que l'abstraction ouvre vers d'autres sensations. C'est le principe de départ du film : porter son regard sur un univers qu'on croit connaître (des vaches dans des champs, tout le monde sait ce que c'est) et faire de la banalité une chose extraordinaire. Le cinéma est un des rares arts qui permet cela, par la durée des plans. Un tableau, le spectateur choisit de le regarder le temps qu'il veut. Dix minutes ou une seconde. »
Emmanuel Gras
Diplômé en 2000 en section Image de l’ENS Louis Lumière, Emmanuel Gras est un réalisateur français. Son approche à la fois sociale et poétique délaisse les conventions du langage documentaire pour une narration libre, visuelle et musicale, jouant avec le réel et les puissances du cinéma. Bovines, son premier long-métrage, est nommé aux Césars du meilleur documentaire et présenté à Cannes par l’ACID en 2011. Avec son troisième film, Makala, Emmanuel Gras remporte le Grand Prix de la Semaine de la critique à Cannes en 2017.
2020 : Un peuple (1h33)
2019 : À la vie (1h18)
2017 : Makala (1h37)
2015 : 300 Hommes - co-réalisé avec Aline Dalbis (1h22)
2013 : Être vivant (17min)
2011: Bovines ou la vraie vie des vaches (62min)
2007 : Soudain ses mains (29min)
2005 : Tweety lovely Superstar (18min)
2004 : Une petite note d'humanité (18min)
2002 : La Motivation (26min)
« Dans cette scène prologue, on voit une vache qui meugle. Elle meugle très fort, de manière très expressive ! Manifestement, il se passe quelque chose… Mais on ne saura pas quoi. Même si on tente d'être proche de lui, on ne peut jamais se mettre vraiment à la place de l'animal. Subsiste une interrogation… Et à la fin du plan, elle vient vers nous. Elle nous regarde. La vache est comme ça. Curieuse. Elle se demande qui on est. Ou plutôt ce qu'on est… On la regarde, elle nous regarde : le film peut commencer. »
Emmanuel Gras
Cinéma direct à la Jean Rouch, comme pour En terrain libre avec les joueuses, film avec les vaches et non sur les vaches, antithèse du film animalier.
Film du point de vue des vaches, vie dans leur espace-temps, entrée en empathie avec elles. Questionne le rapport à cet être vivant pas très éloigné de ce que nous sommes mais qui reste différent.
Temporalité : suivi de la vie du troupeau sur plusieurs saisons, comme le cycle de la vie, avec des ellipses et des introductions et conclusions fermées au noir. Un autre rapport au temps, une autre expérience de la durée. Rythme du film lié au rythme de la nature (jour, nuit, intempéries,...).
Film quasi sans paroles hormis les meuglements des vaches et les échanges des hommes lors du tri du bétail à la fin. La musique est celle des bruits de la nature (vent, orage,..), belle dimension de ce son essentiellement synchrone.
Enjeu : filmer l'autre qui est différent, groupe de vaches dans un pré, les vaches sont les personnages du film. Alors quand elle beugle, elle veut nous dire quelque chose que nous ne comprenons pas, nous nous retrouvons face à l'étranger et pourtant son regard suscite une émotion chez le spectateur.
Rapport au temps, les veaux qui l'accompagnent ont grandi, belle écriture filmique qui le laisse supposer.
Séparation mère/enfant exprimée dans les meuglements de tristesse et de rébellion, élevage non extensif et pourtant violence, rappelle que nous mangeons les animaux mais que les animaux ne vivent pas pour être mangés.
Synopsis :
Emma et Anaïs ont treize ans quand on les découvre dans la cour de récréation de leur collège, à Brive-la-Gaillarde en France. Amies depuis leur tendre enfance, elles sont inséparables même si elles sont très différentes. L’une est issue d’un milieu favorisé, l’autre vient d’un milieu populaire. L’une est plutôt bonne élève et silencieuse en classe, l’autre est plutôt fâchée avec l’école. Pendant cinq ans, de l’âge de 13 ans jusqu’à leur majorité, le réalisateur Sébastien Lifshitz, suit les adolescentes qui traversent ensemble cette intense période de la vie : les premières fois, les doutes, les choix et les craintes. À travers elles, le film dépeint avec justesse cette période délicate où l’on se confronte à l’école et aux parents ; où l’on vit ses premières amours et ses premières ruptures, où l’on passe de la joie au chagrin parfois sans transition, où l’on apprend à se connaître.
« L'adolescence est un continent à la fois ténébreux et ensoleillé. »
Sébastien Lifshitz
Né en 1968 à Paris, France. Après des études d’histoire de l’Art à l’École du Louvre, Sébastien Lifshitz se tourne vers le cinéma et réalise en 2000 son premier long-métrage, Presque Rien. Suivront le documentaire La Traversée (2001), sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, puis Wild Side (2004) et Bambi (2016), tous deux primés au festival de Berlin. Après Les Invisibles (2012), en sélection officielle au festival de Cannes et Les Vies de Thérèse (2017), à la Quinzaine des Réalisateurs, il réalise deux documentaires : Adolescentes, primé au Festival de Locarno, Prix Louis-Delluc du Meilleur Film et lauréat de 3 César en 2021 (meilleur film documentaire, meilleur son, meilleur montage) puis Petite Fille, présenté au Festival de Berlin 2020. Au fil de ses films, se dégage la question de l’identité et du rapport à l’autre. En cela, Lifshitz dessine une œuvre aussi intime qu’universelle.
2021 : Petite fille (1h25)
2020 : Adolescentes (1h35)
2016 : Les Vies De Thérèse (55min)1998 : Les Corps Ouverts, Fiction (47min)
2013 : Bambi (58min)
2012 : Les Invisibles (1h55)
2009 : Plein Sud, Fiction (87min)
2004 : Wild Side, Fiction (1h34)
2001 : La Traversée (1h25)
2000 : Presque Rien, Fiction (1h35)
1999 : Les Terres Froides, Fiction (62min)
« Est-ce que tu crois qu'on se reverra ? », demande Anaïs à Emma à la fin du film. "Je pense pas, parce que quand on se reverra on aura grave changé, et qu'on va avoir des vies différentes", répond-elle elle-même à sa question. "Plus tard je me vois bien dans une maison avec un chien blanc, un mari et des enfants", conclut celle qui une minute plus tôt disait à sa copine, "C'est angoissant je trouve le futur en vrai. »
Emma et Anaïs
Contexte de diffusion : bonne sortie en salles et César du Meilleur documentaire.
Filmographie : Plein Sud (fiction), Invisibles (documentaire sur l'homosexualité), Petite fille (documentaire sur le genre).
Synopsis : Aventure filmée sur plusieurs années, suivi du parcours de 2 adolescentes au fil des étapes de leurs vies ponctuées par les examens : enfance, collège, lycée, bac puis vie après le bac.
Ces trajectoires soulèvent plusieurs questions :
* question de la classe sociale très forte car elles sont toutes les 2 issues de milieux sociaux très différents, leurs trajectoires finissent par se séparer mais pas de jugement
* 2 personnes attachantes et très différentes avec leurs défauts et leurs qualités
* question de l'amitié : qu'est-ce qu'il en est du lien ? // question de l'intimité
* confrontation de ces adolescentes au monde des adultes, parents très présents notamment les mamans, quelle place pour elles face à cette présence ?
* film de passage : passage du monde de l'enfance au monde adulte
* question du temps : 5 ans de tournage (3 jours/mois), comment maintenir la relation entre le réalisateur et les adolescentes ? En tous cas la relation filmeur/filmé n’apparaît pas à l’image
* mise en scène conséquente : 2 caméras, 2 preneurs de sons, projet cadré avec une équipe cinéma, pas de place au hasard
* musique d'accompagnement donne l'impression que c'est une fiction
Séparation et départ, la musique les accompagne dans ce chemin « Take care of your dream ! » Chemin d'indépendance qui marque la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte
Un peu de vocabulaire
Le cinéma documentaire est avant tout... du cinéma !
- Plan : unité narrative
- Séquence : une suite de plans
- Montage : l'écriture, le langage du cinéma
Le cœur du documentaire est la relation entre le filmeur et le filmé : chaque film en parle, à sa manière.
Un film est un mélange de narration (quelle histoire on veut raconter) et de dramaturgie (comment on la raconte), par des choix de cadre, de musique, de distance, etc.
Le cinéma documentaire change les personnes qui sont filmées, par la possibilité qui leur est offerte de s'exprimer, et aussi celles qui filment, qui sortent transformées de l'expérience comme on est transformé par une rencontre.
Le cinéaste doit tenir sa place de cinéaste face aux personnes qu'il filme. Il doit montrer ce qu'il doit montrer, pas obéir aux personnes qu'il filme. Garder sa place permet aux choses d'advenir car le film en train de se faire rend les choses possibles.
Séquencer les extraits en racontant le film : regarder les 5-8 premières minutes des films pour en montrer les enjeux.
Passer 2 ou 3 autres extraits pour illustrer le déroulement de l'histoire et montrer comment se déploie la narration : l'occasion est créée pour échanger, discuter.
Visionner le début ensemble est important pour déclencher des envies et travailler sur les attentes du spectateur. Visionner le film dans son entier (longtemps) après permet de travailler sur l'écart entre les attentes et le film. Laisser passer du temps entre le première présentation et le visionnage laisse le temps au film de travailler et d'infuser dans l'esprit des élèves.
C'est l'occasion de revenir sur ce que c'est d'être un spectateur et d'avoir des attentes (déçues ou non) face à un film. Cela crée de l'activité et éloigne la passivité de la réception du spectateur.
Le film documentaire est un bon médium d'écriture : le spectateur est là aussi actif. Travailler sur les attentes déçues, c'est raviver sa capacité à rêver, interroger chacun sur son rapport intime et personnel au sujet évoqué.
Se faire confiance et faire confiance au public ! Tout spectateur, même sans connaissance cinématographique, a ressenti quelque chose face à un film. Chacun est libre de ses interprétations, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse en cinéma. Le débat qui suit le visionnage d'un film ou la rencontre avec son réalisateur est davantage un lien entre le spectateur et le film. Si le film est bon, il est porteur de toutes les questions, et de toutes les solutions en même temps. Plus il est riche, plus les interprétations possibles sont nombreuses. La seule mission du médiateur est de veiller à ce que le débat porte aussi sur la forme, et ne soit pas ramené au seul fond.
Pour parler d'un film, il faut donc faire confiance à ses sensations de spectateur, à son état du moment. Pour être à l'aise, il est préférable d'avoir vu le film plusieurs fois, et de l'apprécier : on parle toujours mieux des films qu'on aime. Pour lancer un débat on peut mémoriser les premières images du film. Aucun choix n'étant anodin, se demander pourquoi un film qui commence sur tel type d'images peut enclencher une réflexion. On peut également mémoriser les séquences qu'on a appréciées pour pouvoir les retranscrire au public et partager des impressions. On peut préparer la séance en réfléchissant aux liens qui existent souvent entre les premières et les dernières images du film. Créer des passerelles avec d'autres films qu'on connaît bien et qu'on apprécie peut se révéler intéressant. Et parfois, les scènes les plus difficiles à appréhender se révèlent porteuses de sens et d'intérêt et suscitent les débats les plus riches.
A vous de jouer !