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Faites du cinéma d’animation !

Faites du cinéma d’animation
Retour sur la journée de formation, prélude au nouveau cycle autour du cinéma d’animation.

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Une journée pour lancer un nouveau cycle

Avant d’entamer un cycle en 2018, la Médiathèque départementale avait prévu une formule apéritive. Cette mise en bouche était le prélude d’un rendez-vous annuel à l’occasion de la fête du cinéma d’animation, au mois d’octobre. En avril, deux jours de formation permettront de bénéficier d’actions culturelles autour de l’animation dans vos bibliothèques en octobre 2018.

Le 12 octobre dernier, Alexis Hunot nous a tenu en haleine toute la matinée pour présenter en anecdotes et en images les moments clés de l’histoire du cinéma d’animation français. Puis Violaine Lecuyer et Florentine Grelier de l’association Barybal ont proposé des ateliers basés sur différentes formes de stop motion qui ont permis une pratique en groupe.

L'histoire du cinéma d'animation

Les précurseurs, quelques clés

  • 1892 : Émile Reynaud (avant les Frères Lumière) créée des "Pantomimes lumineuses"
  • 1908 : Émile Cohl, Fantasmagorie (jeu visuel sur les transformations)
  • Années 1900 : George Méliès, l'inventeur du trucage au cinéma : Visionner des trucages de Méliès et aller plus loin
  • 1941 : Ladislas et Irène Starewitch réalisent le premier long-métrage d’animation en France, Le Roman de Renart (qui a servi de modèle pour animer Fantastic Mr Fox de Wes Anderson en 2009). Côté humoristique et très réaliste de l'animation.
  • 1932 : Berthold Bartosch réalise L’idée, film métaphorique au message politique.
  • 1937 : aux États-Unis sort Blanche-Neige de Walt Disney, succès international qui donne des canons techniques et esthétiques tout en cantonnant l'animation au seul public enfantin. "Les américains ont Walt Disney et nous avons Jean Image..."
  • 1950 : Jean Image réalise Jeannot l’intrépide. Les films d’animation français restent bien-pensants et éducatifs. Au même moment aux États-Unis est diffusé La famille Pierrafeu et au Japon Astroboy, dont les héros sont bien plus modernes. Dans les années 70, les chaines TV françaises nouvellement privatisées puiseront volontiers dans les productions japonaises abondantes et moins coûteuses, mais elles suscitent la polémique car les films sont jugés mal faits, trop violents et inadaptés au public enfantin ( Goldorak, Albator...). Les longs-métrages français seront souvent des adaptations, les producteurs sont ainsi rassurés, Tintin étant le héros favori :
  • 1947 : le crabe aux pinces d’Or est la première adaptation (film bancal, Hergé n'est pas au courant et est horrifié du résultat), une série TV en 18 épisodes, Les aventures de Tintin dans les années 90, jusqu'à Tintin et le secret de la Licorne par Steven Spielberg en 2011.
  • 1967 à 2014 : la série Astérix (Voir Astérix et Cléopatre, 1968)

Le cinéma d'animation : définition

(animare : donner vie) Créer l'illusion du mouvement en faisant défiler des images fixes très rapidement (12 images par seconde suffisent pour tromper l’œil).

Pour des images planes, les techniques sont nombreuses : le dessin, la peinture ou le sable sur plaque de verre, l'écran d'épingles, le grattage sur pellicule, les images de synthèse sur ordinateur.

L'animation en volume image par image ( stop motion et go motion en anglais) permet de créer un mouvement à partir d'objets immobiles. On utilise alors papier découpé, pâte à modeler, marionnettes, etc, la pixilation étant la prise de vue réelle d'acteurs.

Des réalisateurs français incontournables

La nouvelle garde

  • Michel Ocelot (1943-...) : Les trois inventeurs est son premier court-métrage professionnel (1979) (voir le film). Le succès de Kirikou et la Sorcière (1998) (visible sur Medialib77) rend possible la sortie en salles d’autres films d’animation. Même reconnu comme un maître de l’animation à la française, Michel Ocelot a toujours du mal à faire financer ses nouveaux films, moins "rassurants" que les suites de Kirikou qui a déjà fait ses preuves.
    • 2000 : Princes et Princesses
    • 2005 : Kirikou et les bêtes sauvages
    • 2007 : Azur & Asmar
    • 2011 : Les Contes de la nuit
    • 2012 : Kirikou et les Hommes et les Femmes
    • 2016 : Ivan Tsarévitch et la Princesse changeante
  • Grégoire Solotareff :
  • Sylvain Chomet (1963-...) : succès des Triplettes de Belleville (2003) (voir le film) après son court-métrage La vieille dame et les pigeons (1997)
  • Alain Gagnol (1967-…) et Jean-Louis Felicioli (1960-…) : un univers graphique reconnaissable, véritables enquêtes policières.
  • Benjamin Renner (1983-...)
  • Florence Miailhe (1956-...) : voir sa manière de travailler

C'est une des rares femmes animatrices, en 2017 sortira son premier long-métrage, La Traversée. A ne pas manquer ! 

Des adaptations : va-et-vient entre texte et images

Les adaptations littéraires sont nombreuses et rencontrent généralement un grand succès

Pour l’anecdote, Arthur de Pins voulait réaliser un film d'animation, Zombillenium, mais il a dû sortir la BD puis l’adapter au cinéma pour emmener les producteurs derrière lui, rassurés par le succès des tomes déjà publiés.

Les ateliers

Étapes d'organisation

  • Initiation : en 1h30, il est possible de tester des techniques en petits groupes. Sur un thème donné, par exemple "les monstres", chacun pourra réaliser, seul ou collectivement, quelques secondes du film collectif (12 images fixes = 1 seconde de film).
    Après un temps de présentation de la technique, des consignes sont données, les rôles distribués. Le film sera sera monté par l'animateur hors de ce temps et mis en ligne pour le partage.
  • Réalisation : en 12h minimum et plusieurs séances, on organise des étapes pour la mise en place d'un récit écrit et construit. Un script est nécessaire pour veiller à la continuité et la cohérence de la réalisation.
    Explications / Braimstorming, choix du thème / Répartition des tâches, planning / Fabrication des décors, des personnages / Plan de tournage, storyboard / Animation, film / Prise de son / Montage et finalisation.

En savoir +

Atelier Flip-book

Le flip book permet d’expliquer ce qu’est le film d‘animation.

En dessinant image par image un motif abstrait, une forme ou un personnage en déplacement ou se modifiant imperceptiblement, il faudra réaliser 12 images minimum pour créer une seconde d’animation. En mode livre, on agrafe ensuite les dessins que l'on feuillette du pouce pour voir le dessin s'animer.

Pour réaliser un petit film, chaque image sera photographiée à plat sur une table, bien éclairée, puis on utilise un logiciel gratuit pour le montage : iVideo (pour Mac) ou iMovie (pour PC).

Atelier pâte à modeler

Les films d'animation en pâte à modeler sont nombreux : citons les célèbres Wallace et Gromit, deux personnages de courts et longs métrages d'animation créés par Nick Park, et Le Pingu Show, une série télévisée en 156 épisodes de cinq minutes créée par Otmar Gutmannest.

Pour cet atelier, une fois le thème choisi, les stagiaires créent une œuvre collective en apportant tour à tour ou en même temps des éléments en 3D qui modifient peu à peu la scène de départ. Selon le principe technique précédent, les images fixes seront montées en petit film. On soignera l'éclairage qui peut apporter des ombres intéressantes. On peut aussi mêler d'autres matériaux, papiers, écrits...

NB : Privilégier la pâte à modeler de la marque Giotto-Patplume (en pains), qui présente l'avantage de ne pas sécher et d'être réutilisable plus longtemps.

Atelier pixilation

Très utilisée par les réalisateurs français Emile Cohl et Méliès, la pixilation (de pixie, sorte de fée en anglais) permet de réaliser de surprenants effets spéciaux : c'est une technique d'animation en volume, où des acteurs réels sont filmés image par image. Les trucages réalisés au tournage créent un semblant de magie : des personnages volent, glissent, des objets apparaissent... Aujourd'hui c'est une technique d'animation couramment utilisée pour les publicités (voir France inter 2016) et les clips musicaux (voir Her morning elegance, d'Oren Lavie).

  • Un joli court métrage d'animation à découvrir : Luminaris de Juan Pablo Zaramella.

Pour cet atelier, les rôles sont distribués : le metteur en scène dirige, les acteurs posent, les techniciens installent les matériaux nécessaires, le script surveille la cohérence, le photographe fixe les scènes. Une bande son avec bruitage et musique peut être élaborée par la suite. Pour récupérer de la musique libre de droit, aller sur Jamendo.

On peut utiliser des logiciels pro tel Dragon Stop Motion avec un Reflex ou Hyde Stop Motion avec une webcam (le logiciel est gratuit et s'obtient sur inscription sur le site Kool capture).

En savoir +

IMAGE PAR IMAGE : les meilleurs films du web en stop motion : un blog présentant des tutoriels pour réaliser des films, des clips, des courts-métrages, des making off...