Claude DEBUSSY (1862 - 1918)
Debussy incarne le passage de la musique académique à une musique où la tonalité se déconstruit ou se dépolarise. Quelques uns de ses propos illustre son audace :
« Le bruit de la mer, la courbe d’un horizon, le vent dans les feuilles, le cri d’un oiseau déposent en nous de multiples impressions. Et, tout à coup (…), l’un de ces souvenirs se répand hors de nous et s’exprime en langage musical. »
« J’entrevois la possibilité d’une musique construite spécialement pour le « plein air », toute en grandes lignes (…) qui planeraient joyeusement sur la cime des arbres. (...) Il ne s’agit pas de travailler dans le « gros », mais dans le « grand » (…) Il me semble qu’il y a là du rêve pour les générations futures. Pour nous autres contemporains, j’ai bien peur que la musique continue à sentir un peu le renfermé. »
“Ce que je voudrais faire, c’est quelque chose de plus épars, de plus divisé, de plus délié, de plus impalpable, quelque chose d’inorganique en apparence et pourtant d’ordonné dans le fond...”
« - Émile Réty : Ainsi, vous prétendez que les accords dissonants n’ont pas à se résoudre en consonances ? Qu’elle est donc votre règle ?
- Claude Debussy : Mon plaisir !
- Émile Réty : Quel plaisir peut-on prendre à des dissonances ?
- Claude Debussy : Dissonances aujourd’hui, consonances demain ! » (extrait de … ?)
Edgar VARÈSE (1883 - 1965)
Pour Varèse, composer c’est organiser les sons dans le temps. Il se libère de l’histoire pour laisser aller l’oreille.
« Le matériau brut de la musique est le son. »
« La musique a finalement décidé de se servir de son oreille et non plus seulement de sa mémoire. » « L’oreille intérieure est l’étoile polaire du compositeur »
Olivier MESSIAEN (1908 - 1992)
En réponse à certaines critiques lui reprochant de jouer à l'église ou de composer pour elle rythmes et couleurs qui ne conviennent pas, il ajoute :
" Ces gens (...) attendaient de moi une musique douceâtre, vaguement mystique et surtout soporifique. En tant qu’organiste j'ai le devoir de commenter les textes propres à l’Office du jour. Ces textes exaltent des vérités très différentes expriment des sentiments très différents et suscitent des grâces très différentes, suivant la couleur spéciale du temps dont l’Office fait partie. Prenons simplement le Psautier : croyez-vous que le psaume dise des choses vagues et douceâtres? Le psaume hurle, gémit, rugit, supplie, exulte et jubile tour à tour".