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Prélude à la programmation du Mois du film documentaire 2019

Prélude à la programmation du Mois du film documentaire 2019
Présentation des douze films et des réalisateurs.

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Carte blanche à Julien Marsa et à l’association Addoc

Julien Marsa, critique de cinéma (notamment pour la revue en ligne Critikat.com, a présenté une sélection de films pour préparer la 20ème édition du Mois du film documentaire 2019. Il travaille également pour différents dispositifs d'éducation à l'image et a co-réalisé un court-métrage, Les rosiers grimpants. Son tour d’horizon de la matinée, ce 21 mai, a permis de présenter douze films. Une sélection orientée autour de films récents (de 2016 à 2019), de différentes formes de documentaires et dont les réalisateurs et les équipes de production sont accessibles pour venir présenter leur travail lors des séances de projection à suivre en novembre. À noter, les deux derniers films de la sélection peuvent être proposés au jeune public.

Sélections

La permanence d’Alice Diop (2016)

La réalisatrice

Alice Diop est née en 1979 à Aulnay-sous-bois, dans une famille sénégalaise. Elle est l'auteure de plusieurs documentaires dans lesquels elle porte un regard neuf, tant sociologique que cinématographique, sur le quartier de son enfance, sur la diversité, sur l'immigration. Son cinéma s'intéresse à ceux que l'on ne voit pas, en vue de combattre les idées reçues. Elle a réalisé 6 films : "La Tour du monde" (2005), "Clichy pour l'exemple" (2005), "Les Sénégalaises et la Sénégauloise" (2007), "La Mort de Danton" (2011), "La Permanence" (2016) - Prix de la compétition française au festival Cinéma du Réel en 2016 -, "Vers la tendresse" (2016) - César 2017 du Meilleur court métrage.

« J'y suis restée une après-midi et j'ai été bouleversée par ce que j'ai perçu du désarroi de ces hommes. Ça a été pour moi un tel choc que j'ai demandé à revenir, sans préciser pourquoi. J'ignorais si je saurais dégager un film de cette réalité. Et puis j'avais besoin de temps pour comprendre la raison de ce saisissement qui me renvoyait à des choses très intimes. J'y suis allée chaque vendredi, pendant un an et, peu à peu, mon projet a pris forme. »

Le fait d'être là, avec la caméra, participait aux soins
Alice Diop

Piste de travail autour du film

  • aborde le thème de l’aide médicale et sociale pour les migrants primo-arrivants
  • pose la question du voyeurisme en tant que spectateur de cinéma et des limites de l’intimité, quelle distance prendre pour filmer quelque chose d’intime ?
  • propose un vrai dispositif cinématographique en filmant uniquement à l’intérieur du cabinet de consultation à la Raymond Depardon : alternance de plans sur visages patients et des médecins
  • montre l’importance du rôle de l’humain dans la prise en charge des patients grâce à la qualité d’écoute : duo docteur/psychologue, personnage central du docteur très humaniste
  • joue sur l’alternance des émotions : moments durs à travers le récit des maux des migrants puis petits moments plus légers

Pour aller plus loin :

 

« On m’a parlé de peuples, et d’humanité. Mais je n’ai jamais vu de peuples ni d’humanité. J’ai vu toutes sortes de gens, étonnamment dissemblables. Chacun séparé de l’autre par un espace dépeuplé. »

Fernando Pessoa

Des bobines et des hommes de Charlotte Pouch (2017)

La réalisatrice

Charlotte Pouch, après des études de Lettres à La Sorbonne et de Journalisme au CFPJ, débute sa carrière comme reporter pour Canal Plus et France Télévisions. En 2013, elle réalise son premier film documentaire, Dans le dos de Michel Gondry (diffusé sur Canal Plus) accompagnant le cinéaste dans son processus créatif de L'Écume des jours. Elle réalise également des programmes courts pour France Télévisions, travaille pour des magazines culturels sur la chaîne Arte et développe des projets fictions et documentaires. « Des bobines et des hommes » est son second film documentaire.

"Je les regardais travailler, je les écoutais, et après un certain temps, dans le feu de l’action ou au contraire dans la latence de l’attente, la caméra est devenue pour eux une complice, un œil et une oreille de confiance. Je me suis inscrite dans un rapport, notamment au temps, qui leur permettait de s’exprimer face à ma caméra, à la différence d’un travail journalistique très contraint par le temps."
Charlotte Pouch

Pistes de travail autour du film

  • fait découvrir un savoir-faire artisanal mis en valeur par la beauté esthétique du film 
  • s’appuie sur un lieu unique et pluriel : l’Usine Bel Maille (Roanne) et ses multiples ramifications
  • film choral qui donne la parole à de nombreux personnages : les ouvriers syndicalistes, la secrétaire, le chef d’entreprise
  • questionne la possibilité du dialogue social entre ces ouvriers représentants la mémoire collective qui veulent sauver leur entreprise et la figure du chef d’entreprise qui reste inaccessible et peu explicite sur les perspectives d’avenir

Pour aller plus loin :

« J’accompagne cette histoire vraie de cinéma et d’usine jusqu’à sa fermeture définitive. Dans ce huis clos presque entièrement masculin, j’écris, avec les tricoteurs, une chronique ouvrière et cinématographique pas si banale… »

Charlotte Pouch

L’empire de la perfection de Julien Faraut (2018)

Le réalisateur

Né en 1978 à Colombes, Julien Faraut, après une maîtrise d’Histoire contemporaine, intègre l’Institut National du Sport (INSEP), où il a en charge les archives 16mm liées au sport. Il réalise, en 2013, son premier long métrage documentaire, Regard neuf sur Olympia 52, puis, en 2018, L’Empire de la perfection, sélectionné à Berlin Forum (Prix du public) et au Cinéma du Réel.

« McEnroe est un metteur en scène hypersensible »
Julien Faraut

Pistes de travail autour du film

  • travail important de reprise des images d’archives de l’INSEP de Gil de Kermadec, premier réalisateur de films sur le tennis à Roland Garros
  • décompose le mouvement du service et analyse de son rapport au mouvement du cinéaste à partir du montage des différents rushs : sensation d’immersion et d’immédiateté
  • questionne à la fois le jeu du tennisman John MacEnroe, le regard sur le tennis, le mouvement

Pour aller plus loin :

Nul homme n’est une île de Dominique Marchais (2017)

Le réalisateur

Après une licence de philosophie à la Sorbonne, Dominique Marchais débute comme critique de cinéma pour les Inrockuptibles (1995-1998). Il a également travaillé comme sélectionneur au festival Entrevues de Belfort. En 2003, il écrit et réalise son premier court métrage, Lenz échappé, sélectionné dans de nombreux festivals en France. Il réalise par la suite "Le Temps des grâces" (2010), "La Ligne de partage des eaux" (2014) et " Nul homme n'est une île" (2018).

" Chaque homme est un morceau du continent, une partie de l'ensemble."
Dominique Marchais

Pistes de travail autour du film

  • aborde la question du territoire et souhaite montrer que les pays européens sont tous interdépendants et liés sur ce sujet 
  • qualité esthétique des images pour illustrer son propos : alternance paysages préservés et des paysages abîmés
  • montre l’importance de la parole avec place centrale des témoignages et des scènes de réunions entre les différents acteurs du territoire dans le film

Pour aller plus loin :

« Rendre vivant pour le citoyen le monde où siège sa citoyenneté »

John Grierson

La Deuxième nuit d’Eric Pauwels (2016)

Le réalisateur

Eric Pauwels est né à Anvers en 1953. Passionné de cinéma et d’anthropologie, il suit un doctorat à la Sorbonne auprès de Jean Rouch, l’une de ses influences fondamentales. Son travail se porte d’abord sur la danse, à travers des documentaires ethnographiques puis par des collaborations avec des danseurs. La réalisation de la « Trilogie de la cabane » avec « Lettre d’un cinéaste à sa fille » (2000), « Les Films rêvés » (2010) et « La Deuxième Nuit » (2016) l’amène vers la forme plus intime du journal filmé. Il est également professeur à l’INSAS.

« La deuxième nuit constituera le troisième et dernier volet d’une trilogie commencée par Lettre d’un cinéaste à sa fille et continuée par Les films rêvés. La Lettre d’un cinéaste à sa fille abordait mon jardin comme espace symbolique représentant le monde et se finissait par cette injonction à ma fille (le futur) « La mort n’existe pas ». Les films rêvés traversait l’espace du jardin et allait occuper celui de la cabane d’où il emmenait les spectateurs dans un long voyage imaginaire à travers tous les films que je voulais réaliser (le présent). La deuxième nuit traverse l’espace du jardin, pénètre la cabane et passe de l’autre côté du miroir : la mort (celle de ma mère, point d’origine dans le passé) existe bel et bien, elle questionne et libère. On assiste donc au fil de la trilogie à une remontée dans le temps pour interroger l’origine des récits et du cinéma. »
Eric Pauwels

Voir la bande annonce

Pistes de travail autour du film

  • le film interroge sur la mémoire et la mort, à travers l’ode à sa mère disparue 
  • jeu sur les différentes dimensions du film : passage de son histoire personnelle (rapport à sa mère) à une dimension familiale puis à quelque chose de plus universel
  • invitation au voyage avec les thèmes de l’imaginaire, de la géographie et de l’autobiographie 
  • dimension poétique du film

Pour aller plus loin :

« Il n’y a qu’au cinéma que l’on peut regarder le soleil et la mort en face »

Eric Pauwels

Braguino de Clément Cogitore (2017)

Le réalisateur

Né en 1983 à Colmar, Clément Cogitore vit et travaille entre Paris et Strasbourg. Après des études à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et au Fresnoy-Studio national des arts contemporains, Clément Cogitore travaille en mélangeant films, vidéos, installations et photographies. Ses films ont été sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux (Cannes, Locarno, Lisbonne, Montréal…) et ont été récompensés à plusieurs reprises. Son travail a également été projeté et exposé dans de nombreux musées et centres d’arts. En 2015, son premier long-métrage « Ni le ciel, ni la terre » a été récompensé par le Prix de la Fondation Gan au Festival de Cannes, salué par la critique et nommé pour le César du meilleur premier film.

« La vie dans la forêt est une vie dure. On est dans la Sibérie du bagne. Sacha est venu là pour avoir la paix. Il vient d’une communauté qui s’appelle « Les Vieux Croyants » où l’on refuse tout ce qui vient de la civilisation. Sacha vient de là, où les règles peuvent être très rigides ou absurdes. Il a le sens de la place de l’homme sur terre. On ne prend de la Taïga que ce dont on a besoin. C’est par des signes, des silences que j’ai compris qu’il y avait un conflit [entre ces deux familles]. L’idée, le projet du film c’était de parler de la construction d’un monde et son impossibilité à partager. »
Clément Cogitore

Pistes de travail autour du film

  • offre un regard ethnographique à travers le récit de la vie de deux familles dans une zone reculée de la taïga sibérienne 
  • filme avec un focus particulier : le regard des enfants sur cette vie et ce conflit entre les 2 familles
  • montre les tensions et peurs sous-jacentes associées à la vie en autarcie totale 
  • dimension esthétique forte : propose une vraie expérience de cinéma
  • joue avec la forme classique du documentaire avec passages de fictions proches du cinéma d’horreur : scène familiale autour du feu, scène de chasse nocturne 
  • le film a fait l’objet d’une exposition photo

Pour aller plus loin :

  • Le Blog documentaire : Braguino 
  • France culture, Par les temps qui courent : Braguino, émission radio « Braguino ou la communauté impossible »
  • Cinéma de recherche, Braguino, rencontre avec Clément Cogitore 
  • Arte, La Lucarne : Braguino, rencontre avec Clément Cogitore

Sélections

Maman Colonelle de Dieudo Hamadi (2017)

Le réalisateur

Dieudo Hamadi est né à Kisangani en République Démocratique du Congo en 1984. Il a étudié la médecine puis s’est formé à la réalisation de documentaires dans différents ateliers. Son premier long métrage « Atalaku » qui raconte la campagne électorale de 2011 en République Démocratique du Congo remporte plusieurs récompenses en festivals. En 2014, « Examen d’État » reçoit le prix International de la SCAM et le prix Potemkine au Festival Cinéma du Réel.

Voir la bande annonce

Pistes de travail autour du film

  • propose le portrait haut en couleurs d’une femme policière qui travaille pour la protection des enfants et lutte contre les violences sexuelles 
  • dénonce les disfonctionnements de la société congolaise à travers le parcours de la Colonelle Honorine
  • questionne le portrait et le cinéma direct : situations filmées caméra à l’épaule très différentes et parfois surprenantes (scènes de souffrance, récit de viol)

Pour aller plus loin :

« Le cinéma déstabilise et aide à fixer la mémoire collective »

Dieudo Hamadi

Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot (2015)

Le réalisateur

Né en France en 1974, Jean-Gabriel Périot a réalisé plusieurs courts métrages à la frontière du documentaire, de l'animation et de l'expérimental. Il développe son propre style de montage qui interroge la violence et l'histoire à partir d'archives filmiques et photographiques dans des films, dont " Dies Irae", " Eût-elle été criminelle…" et " Nijuman no borei (200000 fantômes)", qui ont été récompensés dans de très nombreux festivals à travers le monde. Son premier long métrage, " Une jeunesse allemande", est sorti en salles en 2015.

" J'aurais du mal à faire un film documentaire sur le contemporain parce que je ne le comprends pas ou mal. Les archives me permettent de questionner des choses de mon monde présent par le passé."
Jean-Gabriel Périot

Pistes de travail autour du film

  • retrace le parcours de la « bande à Baader », membres de la Fraction Armée rouge (RAF) à partir d’images d’archives 
  • montre la complexité de ce mouvement politique : scènes d’interviews et de débats entre les protagonistes : quel avenir pour la démocratie, sur le déclin de la morale
  • film historique et politique qui s’appuie sur un travail d’archives très poussé : images d’archives et récit s’entrecroisent pour servir le propos 
  • montre la fragilité de la frontière entre engagement et extrémisme à travers le récit du parcours de ces étudiants qui luttaient pour plus d’égalité et qui sont devenus violent
  • peut faire écho à la polarisation des luttes en France

Pour aller plus loin :

« L’Allemagne n’est pas stable, je crois seulement en la jeunesse »

Exergue du film

Die Geträumten (The Dreamed ones) de Ruth Beckermann (2016)

La réalisatrice

Née à Vienne, Ruth Beckermann est une écrivaine et cinéaste autrichienne. Après des études de journalisme et d'histoire de l'art, ainsi que des séjours d'études à Tel Aviv et à New York, elle soutient sa thèse de doctorat en Lettres. Elle travaille ensuite comme journaliste pour plusieurs journaux en Autriche et en Suisse. En 1978, elle fonde avec deux collègues - dont Josef Aichholzer avec qui elle réalise " Retour à Vienne" - la maison de distribution de films "Filmladen" et y collabore pendant sept ans. À cette période, elle tourne ses premiers films et écrit ses premiers livres. Depuis 1985, Ruth Beckermann travaille en tant qu’auteur et cinéaste indépendante. Elle s'intéresse à la question juive et y consacre notamment une trilogie avec " Retour à Vienne" (1983), " Pont de papier" (1987) et " Vers Jérusalem" (1990).

Voir un extrait « Lettre du 27 juin 1951 »

Pistes de travail autour du film

  • propose un dispositif cinématographique avec l’enregistrement par deux comédiens en studio de la correspondance des deux poètes Ingeborg Bachmann et Paul Celan 
  • au-delà du dispositif rigide, puissance de l’imagination à l’écoute de la correspondance, on se projette dans cette histoire d’amour tragique et on voit les deux poètes
  • effet de mise en abyme réussie grâce au jeu de caméra : histoire émouvante entre les deux poètes mais aussi entre les deux comédiens Anja Plaschg et Laurence Rupp qui interprètent la correspondance amoureuse, les amours d’hier et ceux d’aujourd’hui s’entrecroisent 
  • film émouvant et attachant

Pour aller plus loin :

Cassandro the exotico de Marie Losier (2018)

La réalisatrice

Marie Losier est née France en 1972. Elle a étudié la littérature à l’Université de Nanterre et les Beaux-arts à New York. Elle a réalisé de nombreux portraits avant-gardistes pour le compte de réalisateurs, musiciens et compositeurs tels George Kuchar, Guy Maddin, Richard Foreman, Tony Conrad et Genesis P.Orridge. Capricieux, poétiques, oniriques et non conventionnels, ses films explorent la vie et le travail de ces artistes. Ses films sont régulièrement présentés dans de prestigieux festivals et musées tels que le Tate Modern, le Whitney Bienniale, le Moma… Elle vit et travaille à New York en tant que programmatrice à l’Alliance Française.

« La Lucha Libre l’a sorti de tout. De la drogue, de la haine de soi, de la pauvreté, des violences quotidiennes. Il a transformé toutes ses supposées faiblesses en force, mais je comprends très bien qu’à ce moment de sa carrière il ait si peur de retomber dans tout cela. C’est humain. Dans le film il s’ouvre totalement sur cela, il parle très profondément de son intimité et de ses émotions »
Marie Losier

Voir la bande annonce

Pistes de travail autour du film

  • un film sur et avec la star du catch mexicain Cassandro the exotico : retrace l’histoire de leur rencontre comme pour son premier long-métrage « The Ballad of Genesis and Lady Jaye » et la naissance de leur amitié, co-création du film ensemble 
  • forme du film : une interview filée entrecoupée d’images de combat, sur le ton de la confidence Cassandro parle librement de sa vie, de sa façon de combattre, des lieux qui lui tiennent à cœur
  • plusieurs thématiques abordées : le monde de la lucha libre, la vie d’un catcheur gay travesti et plus largement la vie au Mexique aujourd’hui 
  • dimension tragique du personnage principal : il est usé par ces 20 années de combat, il sait qu’il doit arrêter mais il souhaite continuer
  • patine vintage qui donne une dimension esthétique supplémentaire au film

 

Pour aller plus loin :
Acid Cannes 2018 : Cassandro the exotico
Film documentaire.fr : Cassandro the exotico
Cinéma de recherche : Cassandro the exotico, entretien avec Marie Losier
Diacritik : Cassandro the exotico, entretien avec Marie Losier .

Swagger d’Olivier Babinet (2016)

Le réalisateur

Né à Strasbourg, Olivier Babinet réalise avec le photographe Fred Kihn son premier long-métrage, " Robert Mitchum est mort" (2010), projeté au 63e Festival de Cannes à l’Acid. En parallèle, il travaille pendant deux ans avec des collégiens d’Aulnay-sous-Bois. Au fur et à mesure de ces rencontres a germé l’idée de leur consacrer un film documentaire. " Swagger" est présenté au Festival de Cannes 2016, à l’Acid, sélectionné aux Césars et au Prix Lumière. Actuellement, Olivier Babinet prépare un nouveau long-métrage de fiction " Poissonsexe".

Voir la bande annonce

Pistes de travail autour du film

  • contexte de création : un atelier de réalisation avec des jeunes de banlieue qui s’est transformé en fabrication d’un long-métrage au fil du temps 
  • travail autour du portrait des ces jeunes : la façon dont ils se voient et dont ils imaginent leur avenir et leurs rêves
  • film construit autour de ces interviews avec des séquences fictionnelles en plus pour illustrer (séquence de marche en mode défilé dans la rue ou de comédie musicale à la façon des temps modernes au Lycée) 
  • question du regard sur les jeunes des banlieues : grâce à leurs témoignages et aux séquences de fiction, on sort du contexte et des clichés sur le sujet

Pour aller plus loin :
Télérama : Swagger
Débordements : Swagger
France culture, Une vie d’artiste : Swagger, « Le swag d’Olivier Babinet »
France culture : Swagger, rencontre avec Olivier Babinet
Festival International du Film de San Francisco 2016 : rencontre avec Olivier Babinet

« Je voulais filmer les enfants comme des héros de cinéma »

Olivier Babinet

Green boys d’Ariane Doublet (2019)

La réalisatrice

Ariane Doublet est née en 1965. Très tôt, elle s’intéresse à la photographie et travaille dans un laboratoire de tirages noir et blanc. Elle étudie le montage à la Fémis et réalise son premier court-métrage documentaire en 1995 dans son village en Normandie. Tout en continuant à exercer son travail de monteuse (Marcel Ophuls, Philippe Faucon, Vincent Dieutre, Pierre Creton…), la cinéaste poursuit, depuis une vingtaine d’années, un travail en profondeur sur le monde rural et ses bouleversements. Si elle entretient souvent une complicité amusée avec les personnages de ses films, derrière cette légèreté en trompe l’œil, s’esquisse une réflexion sur les temps modernes, ses ressorts et ses maux. Ils sont paysans dans « Les Terriens », vétérinaires dans « Les bêtes », ouvriers dans « Les sucriers de Colleville », filateurs chinois dans « La pluie et le beau temps », ou syriens réfugiés dans un village normand. Elle tourne la plupart de ses films dans le Pays de Caux, à la recherche d’une géographie humaine et universelle.

« J’étais tout seul dans la ville. Je ne pouvais parler à personne. Ce qui tournait dans ma tête, c’est où est-ce que je vais pouvoir dormir ? J’ai passé quelque temps à la gare, et j’ai dormi dehors. Trois jours plus tard il y a un jeune qui m’a demandé ce que je faisais là. Il m’a dit qu’il ne pouvait pas m’héberger mais il m'a donné l’adresse d’une association. J’ai été accueilli chez des français. Dans différentes maisons. À chaque fois ils me considèrent comme leur propre fils. »
Alhassane, jeune migrant de 17 ans

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Pistes de travail autour du film

  • récit de la rencontre entre deux adolescents Alhassane et Louka : le film propose une série de séquences qui racontent la naissance de leur amitié 
  • au croisement des cultures et des personnalités : il montre comment les liens se créent entre eux au fil des moments partagés ensemble au cœur de la nature
  • cadre du pays de Caux, la réalisatrice se questionne sur ce territoire et ses habitants dans ses films

Pour aller plus loin :