Flash info
Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Affinités sélectives
Créé le:
Architecte de formation, après s'être intéressé aux volumes des bâtiments, Jean-Charles Trebbi s’est naturellement passionné pour d’ingénieux pliages en papier. Il se définit alors comme un designer papier, qui met en forme, en volume, des images conçues au départ en deux dimensions. Depuis sept ans il réalise des livres pop-up de petite édition, entièrement réalisés à la main et numérotés, inspirés par l’architecture urbaine.
Lors de ses recherches au Centre technique du bâtiment, durant sa carrière professionnelle, Jean-Charles Trebbi avait été marqué par l’ingéniosité de maisons japonaises à ossature de bois, légère et encastrable : l‘origamic architecture développée dans les années 80. Cette invention d'un professeur d’architecture a été inspirée par les maquettes pliables de chantier, utilisées au Japon dès le 15ème siècle, incision et pli étant seuls nécessaires pour créer du volume.
Outre ses créations personnelles, Jean-Charles Trebbi est l’auteur de documentaires de référence sur l’art du papier, découpé et plié, pratiques développées par des artistes du monde entier et de toutes les époques.
Transformation : L’image peut subir des modification grâce à un mécanisme plus ou moins complexe , avec ou sans rivets, qui fait apparaître ou disparaitre des parties.
Relief : Le système simple de découpes et de plis saillants façonne l’image comme un théâtre, ouvert à 45°.
Relief 3D : Les pliages sont accentués et l’ouverture du livre projette le relief à l’extérieur du cadre.
Volumiser les images : Techniques plus ou moins complexes du pop-up qui nécessite une esquisse de la scène générale, puis la fabrication d’une maquette afin de mettre au point les mécanismes. Pop-up et pêle-mêle peuvent se compléter.
Créer du volume : Le volume en slices (tranches qui s’enrichissent) est utilisé par les étudiants en mathématiques pour observer les volumes complexes. L’articulation est astucieusement encastrée, souple, et non fixée.
Les mécanismes d’animation dans les livres occidentaux existent depuis le moyen-âge : des volvelles (roues) permettaient de transformer l’image des ouvrages d’astronomie principalement, afin de modifier la position des astres.
Au 17ème siècle, les livres à volets sont utilisés pour recenser les péchés et trouver plus facilement la prière adéquate en pénitence ! On les appelle les « confessions coupées ». Les théâtres miniatures présentent des images en plans successifs afin de créer des scènes. Avec une grande profondeur on les nomme aussi « livres tunnels », inventés par l'éditeur Martin Engelbrecht.
Au 18ème apparaissent des « livres joujoux », avec des tirettes. Lothar Meggendorfer propose des systèmes complexes. Des livres documentaires d’anatomie, de sciences et techniques, utilisent de plus en plus de volets pédagogiques.
En 1932, le brevet de « toy book » est déposé pour dénommer les livres en relief. Le procédé est largement repris par les éditions Disney et Hachette. Dans les années 50 la Tchécoslovaquie produit des ouvrages remarquables. En 1961, Raymond Queneau propose un « livre animé de poésie combinatoire », Cent mille milliards de poèmes. En 1979, les bibliothécaires découvrent le livre devenu culte La maison hantée, de Jan Pienkowski, enfin réédité !
Aujourd’hui on trouve des formes variées de déploiement (leporello ou livre-accordéon), de superposition (livre-drapeau et pêle-mêle) et de mises en relief. Les livres pop-up sont très appréciés des lecteurs, mais passé « l'effet wahou ! », cher au spécialiste Robert Sabuda, la mise en volume n’est intéressante que lorsqu’elle apporte vraiment quelque chose à l’illustration ou à l'histoire.
Par Jacques Desse, libraire.
Pour que les stagiaires puissent s'initier à la médiation ou se perfectionner, nous avons invité le collectif I am a bird now à proposer des pistes de mises en scène poétiques et ludiques à partir de livres singuliers. Il s’agit d’offrir une nouvelle lecture du livre, ouverte à l'interprétation, qui ne s’appuie pas seulement sur le texte et l'image mais aussi sur l'aspect formel du livre.
I am a bird now est un collectif d’artistes, acteurs, techniciens et administrateurs réunis autour du projet «Sens dessus dessous, un autre regard sur le livre». Leurs créations transdisciplinaires visent à réduire l’écart grandissant entre les enfants et le livre, tant du point de vue de la construction de l’identité de chaque enfant, de son rapport au langage, que de sa capacité à s’approprier des savoirs et à devenir, lui- même, un émetteur de discours.
Après une présentation de leur travail et quelques extraits de leur spectacle, les deux artistes ont animé les livres de Jean-Charles Trebbi, conquis par l’ambiance et la mise en scène. Puis Mario et Dolores ont initié les stagiares à la scénographie de leurs propres lectures. Quelques minutes de respiration et de décontraction permettent de se concentrer. Trois groupes sont constitués afin de travailler sur la lecture des livres avec la lumière, les mains, le corps.
Afin d'imaginer de nouvelles possibilités de lecture et d'interprétation, la narration peut être enrichie par des jeux de lumière, par une musique de fond, par la posture du médiateur : il présente le livre en tournant les pages avec des ruptures de rythme, il caresse le papier ou guide des doigts le regard sur l’image, il se focalise sur le livre et capte l’auditeur tout en introduisant une complicité. Le médiateur n’est pas acteur - il ne se met pas en avant - mais il joue avec le livre.
Atelier Main : Comme le marionnettiste, il s’agit de s’oublier, le livre est là. Pour les livres sans texte la narration se fait par l’image, il faut donc procéder « comme au cinéma », la faire apparaître de gauche à droite ou l’inverse, vite ou doucement. Le rythme est important, la dynamique comme les tout-petits mouvements, surtout pour les pop-up, il peut y avoir un temps intermédiaire d’ouverture. Le bruit du papier qui glisse et frotte est à observer. Il faut éviter le commentaire qui coupe l’imaginaire de l’enfant. Faire comme si on découvrait le livre. (Proposition de lecture de Bleu sur Bleu de Komagata )
Atelier Corps : Comment partager sa sensibilité sans réduire le sens ? Raconter sans réduire à une histoire unique ? Parfois il ne faut pas lire tout le texte, seulement le départ. S'inspirer de la forme du livre qui se déploie horizontalement, verticalement. Revenir en arrière, ralentir ou accélérer. Lever ou baisser le livre, l'approcher du lecteur. Laisser toutes les ouvertures, les interprétations possibles… (Propositions de Drôle d’oiseau et Big bang pop d’UG, Couleurs du jour de Pacovska, Chiffres de Marion Bataille).
Atelier Lumière : Préparer une petite dramaturgie et s’effacer. Trouver comment se placer et éclairer les mots quand on les lit. (Propositions Dans la forêt du paresseux et PopVille de Anouk Boisrobert, Pleine Lune de Guilloppé). Faire des temps d’arrêt, des pauses, trouver un rythme. Regarder de temps à autre le public mais centrer son regard sur le livre. Chercher à valoriser un livre du quotidien ou dévaloriser un livre d’artiste, le rendre commun, moins fragile. Temps doux d’adaptation, de découverte d’un livre, puis dextérité. Accompagner les enfants à la découverte est le fil conducteur de ces pratiques à expérimenter par les médiateurs du livre. A vous de jouer !
Cette journée de formation s'est déroulée en partenariat avec la bibliothèque de Dammartin-en-Goële. En 2015, une nouvelle formation aura lieu le jeudi 24 septembre à la Médiathèque de Dammartin-en-Goële autour la valorisation des collections. Un module pour livres d'artiste sera présenté, espace interactif pour les animations autour des livres singuliers.