Flash info
Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Zoom sur Itinéraires jeunesse collèges
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Tanguy Viel s’est installé sur une petite table, tout simplement face aux élèves. Il avait son ordinateur ouvert face à lui. Le texte de sa conférence, rédigée sous les yeux. C’était un vrai défi : parler de façon magistrale devant des lycéens qui ne sont pas vraiment des adeptes des conférences du Collège de France. Parler de littérature et de son métier d’écrivain face à des jeunes gens qui apprennent la maçonnerie, la conduite d’engins, la menuiserie. Un défi qu’il a pourtant relevé et qui a montré tout l’intérêt de cette initiative originale proposée de façon expérimentale par le service Livre de la Région Ile-de-France.
Tanguy Viel a débuté bille en tête par la question : pourquoi écrire ? et a tenté d’y répondre : sait pas faire autre chose, pour occuper le temps, pour séduire, se faire aimer, pour ne pas devenir fou. Pourquoi l’être humain a besoin de raconter des histoires ? Cela est sans doute lié à la maîtrise du feu, aux soirées immobiles après la chasse.
La pensée est sans cesse en action en nous. Nous pensons tout le temps. On garde la plupart du temps ces pensées pour soi. La pensée est cachée et c’est très bien ainsi. La pensée nous aide à élaborer des scénarii de vie, à réaliser nos plans. Pensée et action s’équilibrent normalement. Parfois, l’excès de pensée provoque l’immobilisme. Ceux qui pensent trop ne sont pas toujours bien adaptés à la vie concrète. Quand on reste enfermé dans ses pensées, on peut même devenir fou.
L’écrivain n’est pas doué pour l’action. Écrire ce n’est pas agir. L’écrivain est un homme amoureux de sa pensée qui veut garder sa vie mentale intacte. Son cerveau déborde et il ne peut transformer cette matière en actes. Se mettre à écrire, c’est délivrer cette pensée, c’est transformer cette pensée en mots, capturer le magma dans du langage. Avec son désordre intérieur, son chaos, l’écrivain construit un mur avec des briques qui sont les paroles. La vie est une narration. La pensée est comme un papillon dans le cerveau, un papillon qui vole beaucoup. L’écriture tente d’attraper ces papillons et de les mettre en vitrine. L’écrivain est une sorte de collectionneur. C’est un travail de traque. Il y a nécessité de fixer une pensée, comme une cristallisation. Le désordre doit se transformer en un ordre partageable avec un lecteur.
De janvier à mars 2018, la Région Île-de-France lance un événement littéraire inédit :
30 « Leçons de littérature » (sous la forme d’une conférence unique et originale) avec 30 écrivains dans 30 lycées d’enseignement général, technologique, professionnel ou agricole du territoire francilien.