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Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Affinités sélectives
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En se plongeant dans l’écriture autobiographique, ces auteurs du 9ème art ont mis en dessin des œuvres atypiques et bouleversantes qui nous renvoient à notre propre quête de filiation.
«Seul un père peut éprouver pour son fils un amour qui contient son avenir d’homme, car lui aussi a été petit garçon».
C’est l’heure de s’envoler …
En 2001, le père d’Antonio Altarriba, âgé de 90 ans saute du 4ème étage de sa maison de retraite.
A partir des notes et récits de son père, Antonio Altarriba décide d’écrire une bande dessinée biographique, L’Art de voler, à la 1ère personne ; « je vivais en lui quand je n’étais pas encore né et il vit en moi depuis qu’il est mort». Il fait appel au dessinateur Kim dont le trait précis fait vivre le contexte historique et révèle les sentiments profonds des personnages. Sous forme de monologue intérieur, il relate l’existence banale et extraordinaire d’un fils de paysan espagnol, qui a traversé le XXème siècle. Il rend un vibrant hommage à ce père courageux qui a connu les mutations de son pays, la guerre, la dictature de Franco, le retour…et qui, contraint par la vie, a dû renoncer à ses idéaux, sans en oublier l’honneur, avant de s’envoler.
Cyril Pedrosa accordait peu d’importance à ses origines et refusait d’être catalogué «fils de Portugais», jusqu’au jour où il s’est rendu au Portugal. «Aller là-bas a réveillé malgré moi un lien avec ce pays dont on parlait peu dans ma famille».
Cyril Pedrosa se lance alors dans l’écriture de Portugal, entre autobiographie et fiction, et part en quête de sa propre identité. Il met en scène son alter ego, un dessinateur perdu rempli de doutes, qui ne sait plus quel sens donner à sa vie. Un homme, qui en retissant des liens avec le Portugal - terre de son père déraciné - va dépoussiérer le passé, aller à l’encontre de ses aïeuls, comprendre d’où il vient, pour arriver à construire sa vie.
Cyril Pedrosa croque de son trait fluide les errances et états d’âme de son personnage, sous un arc en ciel de couleurs froides et chaudes qui différencient les lieux, les langues et les étapes de son évolution.
«Nul ne guérit de son enfance.» Jean Ferrat.
Ce prologue donne le ton de la première bande dessinnée d’Olivier Mariotti, Fils de son père, dans laquelle l’auteur se raconte. Avec beaucoup de pudeur, il évoque sa vie sereine de père de famille et en contre-point, celle de son enfance déchirée par le silence et le mensonge. Il se souvient des instants privilégiés passés seul avec son père toujours abrégés par l’arrivée de ses maîtresses. A cause de cette complicité malsaine, qui oblige l'enfant d'alors à trahir sa mère, Olivier Mariotti reste dans l’impossibilité d'admirer son père et de parler de lui aux siens. Une rupture graphique et une mise en couleurs différentes soulignent le passage du présent au passé sur une composition de planches en gaufrier de 12 cases.
Dans Maus, Art Spiegelman - à l’honneur au festival d’Angoulême 2012 - témoigne sur l’histoire de son père juif polonais survivant des camps et de la Shoah.
Cette chronique autobiographique est entrecoupée de scènes soulignant les relations difficiles entre Spiegelman et son père. L’accent est mis sur la difficulté d’un juif de la génération «d’après» de vivre au delà de ce terrible passé et de se construire à l’ombre d’un survivant. Comment vivre sa petite histoire avec l’empreinte de son père dont la vie est marquée au fer par la Grande Histoire? Le trait sobre en noir et blanc et le zoomorphisme décrivent la noirceur et la déshumanisation de cette période.