Flash info
Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
Zoom sur Cultures contemporaines, Affinités sélectives
Créé le:
Depuis quelques années, la Médiathèque départementale développe un fonds d’herbiers remarquables et souhaitait offrir un regard croisé entre art et sciences.
Le jeudi 5 décembre, Dominique Bourrellier, botaniste aquarelliste et Emilie Vast, auteure illustratrice et plasticienne étaient invitées. Avec elles, nous avons exploré le monde de la botanique puis partagé l’univers créatif de l’artiste.
Dominique Bourrelier, botaniste culinaire et aquarelliste, a travaillé au Muséum d’Histoire naturelle, elle anime des ateliers d’aquarelles botaniques en plein air. Elle nous a guidé dans l’histoire et l’illustration botanique.
L’étude des plantes nait à l’Antiquité grecque, et s’intéresse principalement aux plantes nourricières et médicinales. Les médecins étaient botanicos. Le terme botanique ( botané en grec : herbe à paître) n’apparait qu’au 17ème siècle, et le savant Linné au 18ème caractérise la science de toutes les plantes. C’est le début de la classification. Les botanistes parcouraient le monde à la recherche de nouvelles espèces : ils récoltaient les végétaux qu’ils étudiaient à bords des navires. Ils disposaient de très peu de temps et d’espace. Une véritable aventure !
De nombreuses expéditions, dont celles de Bougainville, de Jean-François de Galaup Comte de Laperouse, de Philibert Commersson et Jeanne Baret (1ère femme assistante botanique déguisée en homme lors des expéditions) ont rapporté de nombreux spécimens qui ont permis de faire évoluer cette discipline.
Carl Von Linné 1707-1778 : savant et professeur, il révolutionne la botanique au 18ème siècle. Il décrit toutes les caractéristiques des plantes et invente une classification uniforme et homogène qui permet d’échanger dans le monde entier, basée sur l’observation des organes sexuels. Le L derrière les noms de certaines plantes vient de Linné.
L’herbier national du Muséum d’Histoire Naturelle est la mémoire du monde végétal et des découvreurs. 350 ans d’histoire y sont conservés, notamment le remarquable herbier de Jean-Jacques Rousseau.
Le métier du botaniste a beaucoup évolué. Aujourd’hui, ils étudient la biologie végétale, analyse l’ADN des plantes afin de comprendre l’évolution du monde végétal.
Les premiers herbiers avaient comme objectif scientifique une représentation fidèle pour identifier les plantes. A partir du 15ème siècle, les illustrations sont reliées puis optimisées grâce à la naissance de l’imprimerie. Les publications s’intensifient au cours du 18ème siècle avec l’apport des explorateurs.
Exemples de peintres botanistes qui ont marqué l’histoire de l’illustration botanique :
Illustratrice, auteure et plasticienne, Emilie Vast a étudié l’art et la photographie à L’ESAD de Reims. Après son diplôme, elle se tourne vers le graphisme et découvre le dessin vectoriel (par ordinateur). La nature est omniprésente dans ses albums où elle met en scène plantes et animaux.
« L’herbier vectoriel » d’Emilie Vast
Elle a consacré trois ouvrages sur le thème des herbiers : L’herbier d’Emilie Vast : des arbres feuillus d'Europe (2009), L’herbier d’Emilie Vast : des villes et petite flore des bois d'Europe (Mention dans la catégorie Non fiction à la Foire du livre de jeunesse de Bologne 2010) et L’herbier d’Emilie Vast : des plantes sauvages (2011).
Emilie Vast a renouvelé l’art des herbiers en s’adressant au jeune public. Pour ses illustrations, elle utilise « Illustrator », logiciel de graphiste et typographe. Il permet de construire point par point des courbes que l’on peut ensuite modeler.
« On peut aller chercher le trait parfait, réduire, étirer, modeler, dupliquer. »
Emilie Vast
Elle ne dessine pas directement selon nature mais à partir d’un vaste recueil de photos piochées sur internet. Elle idéalise la nature, cherche à dessiner la plus belle fleur. Par souci esthétique elle représente fleurs, feuilles et graines sur la même planche.
Emilie Vast choisit la couleur noire pour les feuilles et la même couleur pour les fruits et les fleurs. Elle applique des techniques de graphiste pour favoriser la lecture de l’image.
Son style très épuré, lui est inspiré par l’art nouveau et l’art déco. Son amour pour la nature lui vient de l’enfance, elle souhaite sensibiliser par ses livres les enfants à l’écologie et développer leurs capacités d’observation. Elle a choisi pour ses qualités éditoriales de travailler avec MeMo qui l’édite depuis ses débuts.
L’après-midi les stagiaires, guidés par Emilie Vast, ont pu s’essayer à créer une planche d’herbier imaginaire. Tous ses ouvrages étaient à disposition afin de rechercher l’inspiration. A l’aide d’une simple forme de tige, de papier noir et de papier de couleurs vives, ils ont réalisé de magnifiques planches. Les stagiaires ont été conquis :
« Tout m’a paru aussi intéressant : deux personnes aux connaissances complémentaires, un atelier sympathique. »
Nienke ("La coupole" Médialudo de Combs-la-ville)
« C’est toujours génial d’écouter le parcours d’un auteur. L’atelier est facile à mettre en place en bibliothèque pour adulte et enfant. »
Béatrice (Médiathèque de Montry ).