Acteurs culturels

Musée départemental Stéphane Mallarmé

Musée départemental Stéphane Mallarmé.

Historique

C'est sous l'influence d’Edouard Manet que Stéphane Mallarmé part à la recherche d'un lieu de villégiature en région parisienne. En 1874 il découvre, en bord de Seine, à Valvins, hameau qui était alors séparé de Vulaines, cette "petite maison" qu'il louera jusqu'à la fin de sa vie, et dans laquelle il mourra en 1898. Dès lors les allées et venues entre Paris et Valvins rythmeront la vie du poète. Avec sa femme et sa fille, il y passe tous les ans au moins les deux mois d'été. Mais il y fera de réguliers séjours solitaires lorsqu'il aura pris sa retraite d’enseignant. Valvins le repose des mondanités parisiennes dont il est pourtant un protagoniste très actif. Le matin, il s'occupe de son courrier.

Sa correspondance est abondante. Puis il écrit. Si lors de ses premiers séjours, il ne fait, que prendre des notes, corriger des textes déjà écrits, c'est ici qu'il travaillera ardemment à son grand oeuvre jamais terminé, Le Livre , et qu'il écrira les versions définitives d' Hérodiade et du Cantique de Saint-Jean . Mallarmé consacre ses après-midi aux activités liées au fleuve. Il s'est fait construire un "canot" sur lequel il navigue régulièrement. Il se promène aussi en forêt. S'occupe de son jardin. Mais il reçoit aussi beaucoup.

De Manet à Valéry en passant par Berthe Morisot la liste est longue de ceux qui font le voyage à Valvins. A la mort de Mallarmé, sa fille Geneviève fera l'acquisition de cette maison que son père aura louée toute sa vie.

Elle l'aménagera avec du mobilier venu de l'appartement de Paris. En 1985, le Conseil général de Seine-et-Marne achètera la maison, la vente comprenant non seulement le bâtiment mais aussi le mobilier, les bibelots, estampes et photographies ayant appartenu au poète. La maison a été ouverte au public en 1992.

Extrait

O rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans la main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.

Chaste jeu ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, de n'être éclos pour personne
Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler au coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli.

Le sceptre des visages roses
Stagnants sur le soir d'or ! ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.

Autre éventail / Mademoiselle Mallarmé
Poème autographe sur un éventail.
Collection du Musée

Animations et vie littéraire

Le Musée départemental Stéphane Mallarmé est un lieu dédié à la poésie et à la création contemporaine. La visite de l'appartement qu'habitait Mallarmé à l'étage du bâtiment permet au visiteur de découvrir la vie du poète et de sa famille à Valvins. Le mobilier, l'aménagement caractéristique de certaines pièces, les peintures et gravures accrochées au mur, sont déjà une introduction à son oeuvre, certains éléments ayant directement inspiré des poèmes.

Pour les scolaires, la visite se fait à travers un parcours d'observation et de découverte de la poésie. Une animation est proposée autour de L'étoile des fées , conte traduit de l'anglais par Mallarmé.

Prenant prétexte d'un éventail sur lequel Mallarmé a écrit un poème pour sa fille, un travail poétique est proposé sur ce thème aux élèves visiteurs.

Le jardin où Mallarmé aimait "faire la toilette des fleurs avant la sienne" a aussi une grande importance. Des "ateliers des cinq sens" y sont proposés aux enfants. C'est un lieu propice à des animations ponctuelles (concerts, danse, etc.) et le visiteur peut s'y attarder pour lire des oeuvres du poète en accès libre à la bibliothèque du Musée.

Le rez-de-chaussée de la maison est consacré à des expositions temporaires. Des rencontres avec des poètes contemporains sont régulièrement organisés, particulièrement lors des manifestations nationales « Lire en Fête » et « Le Printemps des poètes. »