Cousin Honoré : Mais que voulez-vous Grand Papa, si les chiens faisaient dans les caniveaux comme tout le monde hein ! Non mais c’est vrai, j’en ai encore plein ma chaussure, tenez regardez (il lève la jambe) Et ceci malgré que je m’en sois essuyé une partie sur la jupe de mademoiselle ! (il désigne Honorine)
Annabelle : (outrée) Comment ?
Cousin Honoré : Eh bien en frottant ma chaussure sur sa jupe pardi !
Annabelle : Honoré tu n’es plus mon cousin !
Gustave : Et moi je ne suis plus ton oncle !
Cousin Honoré : (il sanglote) Eh ben ! Me voilà orphelin !
(un temps, Honorine s’approche lentement d’Honoré, voix douce)
Honorine : Moi je ne vous en veux pas de vous être essuyé sur ma jupe.
Honoré : (doucement) C’est vrai, vous ne m’en voulez pas mademoiselle ? Vous savez, parfois il y a des choses que je fais, comme cela, sans me rendre compte qu’il ne faut pas les faire.
Honorine : (même voix) A moi également il arrive de faire des choses, comme cela, sans me rendre compte qu’il ne faut pas les faire. ( .../.... )
Honoré : Vous êtes si jolie Honorine !
Honorine : (en riant) Malgré ma jupe tâchée !
Honoré : C’est vous que je vois jolie, pas votre jupe.
Honorine : Vous me faites là un beau compliment Honoré !
Honoré : Je suis trop naïf pour faire des compliments, car je suis naïf vous savez ! Moi, j’aime le vent qui passe dans les grands arbres, j’aime vos yeux, j’aime la lune des nuits d’hiver, j’aime vos lèvres, j’aime les champs de blé ondulant d’un après-midi d’été, je vous aime…
Honorine : (elle lui prend la main) Mais vous tremblez ! (gentiment) Vous avez peur ?
Pois chiches et violettes, vaudeville, inédit.