Flash info
Trêve de Noël
Les accueils du mardi ainsi que les navettes sont suspendus pendant les vacances de Noël.
Très bonnes fêtes de fin d'année à tous !
Acteurs culturels
Je suis né en 1947 dans le Jura, et vis en Seine-et-Marne depuis 1969.
J’aime les personnages qui résistent, capables de secouer l’ordre des choses, de lever les énergies de chacun, d’entraîner derrière eux, riches d’ampleur, porte-parole des plus hautes qualités de l’homme, et dont les actes écrivent des épopées qui atteignent au mythe.
Gilgamesh réunit les deux mains d'Enkidou, les joignit dans les siennes et les serra contre lui.
« Nous avons tant vécu, tant partagé... Mes plus riches découvertes, mes paris les plus hardis, tu en étais le coeur, le ferment. Tu as donné de l'épaisseur à ma vie. »
Il se tut et se laissa absorber par ses souvenirs.
« Au début, tu sais, mon amitié n'était qu'une feinte. J'étais jaloux de ta force. C'est vrai ! Je t'ai fait mon allié pour mieux te surveiller, te garder à ma main. Et peu à peu, tu t'es installé en moi, à mon insu... jusqu'à m'envahir.
Enkidou, j'ai aimé que tu m'envahisses... Si j'avais été l'univers, je t'aurais donné l'immensité pour te rendre un fragment de ce que tu m'offrais. J'étais impétueux ; tu m'as appris la patience.
J'avais réponse à tout ; tu m'as obligé à réfléchir. Je croyais mon courage sans faille et tu m'as fait douter.»
Gilgamesh murmurait, tout contre la bouche d'Enkidou, comme essayant de lui insuffler ses paroles et le cadavre, dans sa rigidité, paraissait écouter.
« Il suffisait que tu t'éloignes pour que je t'attende et je m'inquiétais dès que tu tardais. Parfois, ne le prends pas mal, je t'en voulais... Oh, Enkidou ! je guetterai toujours le bruit de tes pas dans le vent et je chercherai ton visage dans les sources.»
Il parlait, se taisait soudain, accaparé par un souvenir et reprenait, avec l'espoir d'approcher ce qui gisait en lui.
Le roman de Gilgamesh, Éditions Albin Michel, 1998.
Pour la jeunesse :