Ecologie, Zoom sur Cultures contemporaines

Objethèques : et si on donnait une autre image à nos médiathèques !

Birdie Bineau, référente-adjointe "Prêt d'objets" à la Médiathèque intercommunale Les 7 Lieux à Bayeux, nous dit tout sur ce service.

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Vous avez dit objethèque ?

Oui, absolument ! Il ne s’agit ni d’artothèques (prêt d’œuvres d’art, services généralement confiés à des associations ou musées), ni de ludothèques (prêt de jeux de société et par extension de costumes ou jouets) mais d’à peu près tout le reste.

Intuitivement, on pense au prêt d’instruments de musique (assez naturellement rattachés aux missions de la lecture publique) mais la liste des objets prêtés peut surprendre : des outils de bricolage et de jardinage, des consoles de jeu, des pico-projecteurs, des télescopes, des jumelles astronomiques, des kits créatifs de couture, des vélos électriques, des équipements sportifs…

 

Et la légitimité des médiathèques dans tout ça ?

Notre groupe de stagiaires, forcément ébloui par toutes ces possibilités, s’est posé la question de la légitimité de ces services dans une médiathèque. Comment argumenter pour mettre en place un tel service ? Quel advocacy développer ?

Au niveau des textes, la loi Robert de décembre 2021, stipule le prêt de documents et d’objets. On a tout intérêt à intégrer ce service dans la rédaction d’un PCSES pour le faire valider par sa tutelle durablement.

D’autre part, un tel service agit en complémentarité avec les collections, il permet le partage de savoirs et de savoir-faire, il permet la démocratisation de la culture par la découverte et le test d’objets (souvent les emprunteurs testent un objet avant de l’acheter).

C’est aussi une démarche qui va dans le sens de la transition écologique (recycler, réutiliser, mutualiser du matériel que le quidam achète généralement pour une utilisation ponctuelle voire unique).

Critères de choix des objets

Une médiathèque qui crée une objethèque doit élargir sa politique documentaire à ce service et proposer des critères de choix d’objet.

A Bayeux, les critères sont les suivants :

  • des objets relativement coûteux
  • OU utiles pour un projet à durée limitée,
  • OU des objets qui correspondent à un besoin ponctuel,
  • des objets facilement transportables : que l’usager puisse charger dans une voiture de taille moyenne.

Le prêt d’objet requiert la signature d’une Charte que l’usager signe pour chaque prêt d’objet.

Les limites du prêt d’objets

Tout d’abord, il faut dédier un budget et un personnel suffisants pour développer des collections pérennes (achat mais aussi réparation des objets, un poste à temps plein).

Mettre à disposition des publics des objets demande du temps : souvent une notice d’inventaire et une autre décrivant comment utiliser l’objet doivent être rédigées pour chaque objet ou kit d’objets.

Au moment du prêt, un mobilier adapté et un personnel dédié doivent permettre aux usagers de prendre connaissance de l’objet pour pouvoir l’utiliser à la maison.

A chaque nouvel objet acquis, une formation en interne permet de fédérer l’équipe.
Il ne faut pas négliger non plus la réflexion sur la taille de la zone de stockage : certains objets sont volumineux et/ou accompagnés d’accessoires et de housse pour les protéger durant le transport.

Enfin, ne négligez pas la communication : une communication soignée et pleine de peps donnera envie de découvrir le service.

L’envie c’est bien, avec de l’argent c’est mieux !

Il existe divers moyens de financer la création d’une objethèque :

  • le don d’objet par des particuliers,
  • la création d’une ligne budgétaire dédiée,
  • les subventions publiques, notamment la DGD (Dotation Générale de Décentralisation) dans le cas d’une acquisition de collections tous supports (en suite du projet bâtimentaire) par la DRAC,
  • les subventions privées autour, par exemple, de la transition écologique
  • une subvention européenne via le programme LEADER, programme européen qui vise à soutenir le développement des territoires ruraux.
  • la Médiathèque départementale de Seine-et-Marne prête des jeux et consoles de jeux-vidéo, des chevalets, du mobilier de valorisation des fonds, des écrans de télévision, de quoi tester des objets auprès de vos publics avant d’oser l’achat.

Alors, quand vous lancez-vous ?

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