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Rencontre des Fablabs en bibliothèque
La Médiathèque départementale vous donne rendez-vous le mardi 26 novembre pour une matinale de rencontre et d’expérimentation Fablab !
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Le polar est un genre prolixe, autant en littérature qu'en cinéma. Film policier, film noir, film d'espionnage, de gangster, d'action, thriller, les genres et les approches sont variés. Au moment où le Département lance son prix d'écriture de la nouvelle policière, revenons sur ce que recouvre le policier au cinéma. Calez-vous au coin du feu et tremblez avec cette sélection forcément exhaustive mais diversifiée, témoin de la vitalité du genre dans différents pays !
Pour en savoir plus sur le concours d'écriture de la nouvelle policière
L’hôtel Beau Séjour. Une chambre 108 en travaux. Une jeune fille se réveille en sang dans un lit puis se découvre morte dans une baignoire. On frappe à la porte et elle fuit. Plus tard, son cadavre est repêché dans un lac et pourtant, elle est toujours là et certaines personnes la voient.
Toute l’originalité de ce thriller en huis clos réside dans son aspect fantastique : la morte enquête sur son propre assassinat. L’intrigue se dédouble, puisqu’on recherche le meurtrier mais aussi la raison pour laquelle Kato est encore visible pour certaines de ses connaissances. Le suspense est efficace et la réalisation presque documentaire permet au spectateur d’adhérer à l’intrigue en contrebalançant le postulat fantastique. L’usage du silence, rare dans les séries qui veulent souvent tout expliquer, la rapproche de la beauté et la pureté du cinéma. Si on ajoute la finesse psychologique des personnages et la qualité du casting, on obtient une série qui vaut le détour et permet à la Belgique de rayonner hors de ses frontières en rivalisant avec les séries scandinaves. Le prix du public au festival Séries Mania de 2016 est plus que mérité !
« Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak. »
Film policier efficace et passionnant, Le Caire confidentiel dénonce une société égyptienne où la corruption est partout. L’inspecteur en charge de l’enquête n’est pas lui-même irréprochable, il arrondit ses fins de mois avec divers petits trafics. Tous les ingrédients du thriller sont réunis, action, alcool, tabac, lieux sordides, femme fatale, flics pourris. Vient s’y ajouter l’Histoire avec la naissance des mouvements de contestation contre le régime. Outre ses qualités scénaristiques, le film profite d’une très belle photographie, pour beaucoup dans l’atmosphère générale. Au final Tarik Saleh, réalisateur suédois d’origine égyptienne, livre un polar sombre et poisseux, inspiré d’un fait réel qui a impliqué le sommet de l’État quelques années auparavant.
Série documentaire composée de 3 épisodes.
1er épisode : le criminel, la victime et l’enquêteur
2e épisode : les lieux du crime
3e épisode : les histoires
Cette série de films permet de découvrir les éléments constitutifs du polar, son esthétique. Pourquoi ce genre, présent sur tous les supports, romans, bandes dessinées, films, jeux vidéo est-il si populaire ? D’abord méprisé, il est aujourd’hui incontournable.
Miroir des travers de nos sociétés, il propose au lecteur, au spectateur, au joueur, « un voyage entre les tombes au cœur du monde ». La richesse de cette série tient dans sa volonté de dresser un panorama très large de ce genre, de très nombreux intervenants et auteurs sont interrogés sur leurs œuvres, leur esthétique, leurs influences, les auteurs du polar contemporain sont ainsi nos guides dans ce voyage au cœur de la création.
Une veuve élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d'être. A 28 ans, il est loin d'être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement, ce qui rend sa mère anxieuse. Un jour, une jeune fille est retrouvée morte et Do-joon est accusé. La police classe très vite l'affaire et l'avocat incompétent de la famille n'est pas d'une grande aide. Comptant sur son seul instinct maternel, ne se fiant à personne, la mère part elle-même à la recherche du meurtrier, prête à tout pour prouver l'innocence de son fils.
Chaque film de Bong-Joon-ho est une surprise. Spécialiste du bouleversement des genres depuis ses débuts, il signe avec Mother un film policier mâtiné de comédie sociale et de mélo filial où trivialité et lyrisme se côtoient avec virtuosité. Malgré l’avancée du film par bonds surprenants, le suspense reste entier sans nuire à une tenue formelle impeccable : mise en scène hypersensible, beauté des plans, virtuosité du montage, des changements d’intensité. Si le film est un peu long à démarrer, il vaut le coup pour sa galerie de personnages tordus et complexes en lutte contre des forces qui les dépassent. Jamais le film ne tombe dans l’éloge de l’amour maternel inconditionnel, puisque celui-ci prend racine dans un événement familial trouble. Car Bong Joon-ho aime les monstres : après le tueur insaisissable de Memories of Murder et la créature fantastique de The Host, c’est une mère aimante jusqu’à la folie qu’il nous présente, en nous faisant ressentir de l’empathie pour un personnage pourtant menaçant dans ses actes et intraitable dans ses idées.
Autres réalisateurs coréens à surveiller sur Medialib77 : Hong Sang-soo et Chan-wook Park
« Cristi est un jeune policier. Lors d'une filature, il voit un garçon vendre du haschich à ses copains de lycée. Il refuse de l'arrêter alors que la loi l'y oblige. Il ne veut pas avoir la vie du jeune homme sur la conscience. Mais pour son supérieur, le mot conscience a un autre sens. »
Corneliu Porumboiu fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes roumains, bien décidés à s’exprimer pleinement et librement. Il pose à travers ce film un regard critique sur la Roumanie, figée par une écrasante bureaucratie, par la surveillance policière.
Ce film minimaliste sur un policier qui doute et s’interroge sur son métier pourra déstabiliser les adeptes du montage rapide. Le parti pris audacieux de la réalisation se traduit par de longs plans séquences, des filatures en temps réel, longueurs qui résonnent avec les lourdeurs administratives, l’attente et l’immobilisme. Le cinéma roumain est innovant, cette œuvre épurée questionne les codes du polar. Satirique, elle est empreinte d’humour noir.
Rahul et Shalini, les parents de Kali, 10 ans, sont divorcés. La fillette vit désormais avec sa mère et son beau-père, Shoumik, responsable d’une brigade de la police de Bombai. Un samedi, alors que Kali passe la journée avec son père, elle disparaît.
Nous sommes bien loin du Bollywood avec ce polar poisseux et asphyxiant, à la noirceur désespérante. Kali est l’unique personnage qui ne soit pas encore corrompu, et sa disparition passe presque au second plan tant chacun devient suspect à chaque minute. L’enquête est prenante et se double d’une efficace peinture de la société indienne : les bassesses humaines et la médiocrité crasse auront rarement été peintes avec autant de talent, et le spectateur découvre avec stupeur -et une certaine fascination- la nature profonde des différents protagonistes. La mise en scène singulière, basée sur des va-et-vient entre passé et présent, permet la résolution habile d’une intrigue complexe. Le réalisateur, en fournissant le scénario à son équipe au jour le jour, est parvenu à cultiver une atmosphère oppressante avec des acteurs dans la même fébrilité inconfortable que leurs personnages. Anurag Kashyap, révélé en 2012 par la Quinzaine des Réalisateurs grâce à son magistral dytique Gangs of Wasseypur (partie 1 et 2 également visibles sur Medialib77), est décidément un auteur à surveiller !