Flash info
Trêve de Noël
Les accueils du mardi ainsi que les navettes sont suspendus pendant les vacances de Noël.
Très bonnes fêtes de fin d'année à tous !
Affinités sélectives
Créé le:
Myriam Colin a réalisé l’adaptation tactile du Petit chaperon rouge de l'artiste Warja Lavater, pour les éditions Les Doigts qui rêvent. Elle interroge notre rapport au visuel et au tactile. Artiste, elle crée objets et livres, anime des formations et ateliers. Sa sensibilité ouvre nos esprits vers une dimension trop souvent tue : le toucher, le tactile, le plaisir de ressentir les matières.
"Ma démarche questionne notre rapport au toucher et la place qu’il occupe dans l’art, l’interaction entre notre perception visuelle et tactile, entre perception et représentation, tout en développant un univers poétique autour de notre rapport à la matière. Elle est également une interrogation permanente sur la place du toucher dans notre relation à l’espace et aux autres. [ ... ] Mes œuvres s’adressent à tous les publics, voyants et non-voyants, nous permettant de réfléchir à la relation qui peut exister entre le handicap visuel et l’art. C’est une invitation à percevoir l’art autrement."
Myriam Colin
Durant la matinée, Myriam Colin aborde la perception des aveugles, qui développent leur compréhension de l'espace en se déplaçant. Ainsi les histoires tactiles seront mieux perçues avec une vision du dessus des scènes narratives, telle un parcours.
Historiquement, dès 1841, il existait des "leçons de choses" pour les aveugles, à l'aide d'animaux empaillés, d'objets en relief, comme des cartes géographiques par exemple.
Les illustrations pour aveugles ont pris différentes formes : des images en "points brailles" qui dessinaient des silhouettes ou des formes plus ou moins complexes ; des dessins en lignes de résine solidifiée ; des images en embossage - avec des matrices en bois qui servaient de moules au 19e s. Puis des embossages en matière plastique (livres informatifs de la BPI, panneaux descriptifs des musées) et des images en thermocollage, composées avec différents matériaux, pour la plupart les livres actuels.
Aujourd'hui, les textes en braille se superposent en transparence aux textes typographiés, permettant à tous de lire des livres tactiles.
Par le biais de petits jeux, les yeux bandés, Myriam Colin nous fait prendre conscience de la difficulté de lire une image avec les doigts, la comprendre, la mémoriser, la reproduire...
La consigne est très simple : choisir une forme basique, géométrique ou autre et imaginer comment elle peut se transformer. Il s'agira de trouver une cohérence entre les matières, les émotions/sensations et les formes, pour raconter une histoire avec les doigts.
Les stagiaires s’installent autour de deux tables, armées d’un crayon à papier. A côté, un chariot regorge de matières : tissus doux, à poil ou velours, papiers rugueux et lisses, paillettes, laines, pinceaux, colles, ciseaux, rubans…
On découvre des textures, des matières, des qualités (souplesse, dur, doux, etc.).
L'objectif final est de réaliser son propre petit livre tactile.
"Une feuille blanche posée sur la table, je dois me lancer. Trouver une forme simple, pas si simple. J’ai d’abord pensé à un bonnet. Un bonnet de laine qui volerait de lieux en lieux pour finir sur une tête. Mais je n’ai pas trouvé le tissu de laine qui convenait. Je me suis donc retrouvée devant ma feuille blanche et un triangle est né, rejoint par un autre pour faire une nouvelle forme. Et 1 + 1, mon livre tactile à compter a commencé. Conquise par mon idée, je me suis ruée sur le chariot, pour sélectionner les matières : du papier, des papiers variés au toucher. Les yeux fermés, je touche les surfaces, choisis celles qui conviennent, pas trop semblables pour que le bout des doigts fasse la différence. Je caresse les papiers et laisse les sensations parler. 10 émotions différentes, pour les 10 triangles de mon livre. Je passe à la phase de découpage, collage, concentrée sur mon travail, les pages s’enchainent. Ce temps de travail manuel est très agréable, entre concentration et création. Au fil des sensations, les matières prennent place et racontent mon histoire."
Hélène
En fin d’atelier, avant de se séparer, chaque participant a présenté son livre tactile. Un beau moment de partage, émouvant et réjouissant, où l’on a pu voir que chacun s’est emparé avec succès du sujet proposé et pourra le proposer à son tour à ses publics.
La médiathèque départementale prête pour ces animations des valises de livres tactiles.